Couverture fascicule

Maria Eugenia Lacarra, éd. introd. — Poema de Mio Cid., 1982 (" Temas de España ", 127)

[compte-rendu]

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, 226 pp. (« Temas de Espana », 127).

L'intérêt de l'édition d'E. L. réside, non dans le texte — qu'elle reprend de l'édition de C. Smith — , mais dans l'introduction qui le précède, où l'A. expose en raccourci les conclusions de son ouvrage « El Poema de Mio Cid ». Realidad histôrica e ideologia (Madrid, 1980, xv-303 pp.) et essaie de présenter une synthèse de la recherche actuelle sur le Cid.

L'originalité de sa contribution est due au fait qu'E. L. examine les problèmes dans une perspective d'historienne. Au fait, également, que sa démarche critique sait affirmer sa liberté vis-à-vis de la pensée pidalienne, qui garde encore trop souvent en Espagne valeur de dogme. E. L. remet en cause sans ménagement toutes les idées reçues que sa recherche personnelle n'a pas confirmées. D'où le style tonifiant de son « Estudio preliminar » (p. 7-60), qui s'articule en sept sections : 1. « Forma, técnicas narrativas y lenguaje en el P.M.C ». 2. « Rodrigo Diaz de Vivar en la Historia ». 3. « Ver- siones, autor y fecha ». 4. « Estructura y temas ». 5. « Historia y ficcion ». 6. « Anacronismo, propa- ganda e ideologia ». 7. « Teorias sobre la epopeya médiéval y su influencia en la interprétation del P.M.C. ».

Dans sa confrontation entre la Geste et l'histoire, E. L. est amenée à réinterpréter le texte épique comme « una obra de propaganda », comme un poème « de escarnho y maldecir » (p. 48), écrit en effet c. 1207 — mais aucun argument nouveau ne vient appuyer cette datation — et répondant à un besoin idéologique du pouvoir royal vers la fin du xir ou le début du xnr s. P. 27, elle résume ainsi ses conceptions sur l'un des problèmes les plus importants que pose la Geste (pourquoi, dans quelles circonstances a-t-elle été écrite ?) :

En mi investigation he llegado a la conclusion que el autor favorecio las nuevas corrientes del Derecho pûblico. Ademâs, la defensa que se hace en el poema de la autoridad real, junto con el ataque a los Infantes de Carrion, identificados como Beni-Gômez, me ha llevado a proponer que el autor posiblemente perteneciera al partido de los descendientes del Cid, el rey Alfonso VIII y los Lara de Molina de Aragon, y se opusiera al partido de los descendientes de las familias de Garcia Ordonez, Alvar Diaz y Beni-Gômez, los Castro. Posiblemente el autor perteneciera al séquito y a la cancilleria de los Lara, de donde le vendria el conocimiento notarial que demuestra, asi como el conocimiento geogrâfico de la région de Molina de Aragon.

Il convient d'insister sur le caractère hypothétique (« posiblemente ») de ces conclusions, qui sont plutôt des suggestions, ou des directions de recherche que des connaissances nouvelles. Mais ces hypothèses concrètes viennent combler un vide presque total au niveau de la genèse du texte. Elles devront être étudiées avec le plus grand soin par tous ceux qu'intéresse l'histoire, au sens strict, de cette archive unique, dont la valeur documentaire sera encore plus grande lorsqu'on cernera mieux son origine et ses raisons d'être.

Il faudra, entre autres, les confronter à la tradition cidienne antérieure qui, globalement, renvoie au nord-est de la Péninsule (Navarre, Aragon, Catalogne) : E. L. n'évoque pas cet aspect de la question, bien mis en évidence pourtant par A. Ubieto (El « Cantar de Mio Cid » y algunos problemas histôricos, Valence, 1973, p. 183-184 et 189-190) et L. Chalon {L'histoire de l'épopée castillane au moyen âge, Paris, 1976, p. 1-7 et passim) ; cf. aussi R. Pellen, « Cantares de Mio Cid ». Vocabulaires exclusifs. (Thématique et diachronie), « Cahiers de linguistique hispanique médiévale », 1983, p. 132.

Prolongeant l'investigation d'Ubieto et de Chalon, elle insiste en revanche, et avec raison, sur les nombreuses libertés que prend la Geste avec l'histoire, quant à la personnalité sociale du Cid (magnat du royaume réduit au statut à'infanzôn),

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