OBSERVATIONS

SUR UN TEXTE POÉTIQUE ET UN DOCUMENT JUDICIAIRE

CONSERVÉS SUR PAPYRUS

J'emprunte au troisième recueil de papyrus grecs que viennent de publier deux jeunes scholars anglais, infatigables explorateurs du sol de l'Egypte, MM. Grenfell et Hunt, les débris d'une poésie en distiques élégiaques, pour soumettre aux lecteurs de cette Revue un essai d'interprétation et de restitution. Ce n'est pas que ce morceau soit le plus intéressant du volume. Outre les λόγια Ίησοϋ, qui ont déjà donné lieu à beaucoup de discussions, on y trouvera une ode de Sappho, en bien triste état, il est vrai : car les deux premiers couplets seuls sont passablement conservés ; puis, des fragments des 'Ρυθρακα στοιγεια d'Aristoxène, qui confirment la théorie de la longue à trois temps; des fragments de comédies, des textes de Thucydide, de Plaion, de Démosthène, etc. Comme d'habitude, les morceaux non littéraires sont de beaucoup les plus nombreux. Des édits, des règlements, des rapports officiels, des actes judiciaires et administratifs, des lettres de tous genr.es, des reçus, des invitations à dîner, une foule d'écritures enfin qui n'étaient pas faites en vue de la postérité, nous font assister à la vie privée des hommes des premiers siècles de notre ère. Grâce à la science des éditeurs, à leurs commentaires sobres et précis, à la traduction qu'ils donnent de tous les textes, le lecteur comprend sans

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