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The Life of Gundulf Bishop of Rochester, éd. Rodney Thomson, 1977 (" Toronto Mediev. Latin Texts ")

[compte-rendu]

Année 1980 23-92 pp. 407-408
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RODNEY THOMSON

The Life of Gundulf Bishop of Rochester, éd. Rodney Thomson. Toronto, Pontif. Inst. of Mediaev. Stud., 1977, (6) +88 pp. («Toronto Mediev. Latin Texts »).

Rodney Thomson présente la Vita anonyme de Gondulf, évêque de Rochester, dans une collection destinée aux étudiants. Éditée jadis par Henry Wharton dans Anglia Sacra (Londres, 1961), reproduit par Migne [P.L., GLIX, c. 813-836), puis objet d'une traduction en anglais (Mailing Abbey, 1968), la Vita repose sur un ms. unique (B. L. Gott. Nero A VIII, fï. 42r-86r) du milieu du xne s., encore qu'il subsiste quelques fragments dans des copies du xive s.

L'introduction apporte au lecteur l'essentiel des données historiques permettant un abord aisé du texte : la Vita est replacée dans le mouvement de revigoration monastique parti de Normandie et prolongé en Angleterre après la Conquête, notamment par le truchement des moines du Bec et de Saint-É tienne de Gaen, à Ganterbury puis à Rochester. Elle appartient au genre biographique sur le modèle des Vitae palrum et s'insère dans le groupe des Vies d'Herluin par Gilbert Grespin, de Lanfranc par Milon Crespin, d'Anselme par Eadmer, etc. Elle a été écrite pour la communauté monastique de Rochester par un moine de cette communauté qui semble relever de l'École du Bec. Le terminus a quo serait l'accession d'Ernulf, prieur de Ganterbury, au siège de Rochester (1114) et le terminus ad quem, sa mort (1124), ou celle de Ralph d'Escures, archevêque de Ganterbury (1122). C'est dire qu'elle fut rédigée dans les dix à quinze années qui suivirent la disparition de Gondulf (f 1108).

Si elle vise essentiellement à préserver la mémoire du premier évêque normand de Rochester en tant que figure monastique, dans un but évident d'édification, elle tend aussi à « sacraliser » les chartes de donation de biens du monastère afin de leur conférer un caractère d'inviolabilité. L'éditeur suggère que la copie de la Vita dans le ms. cottonien aurait été faite au paroxysme du conflit entre la communauté et les évêques Jean II (1137-1142) et Ascelin (1142-1148), conflit que le légat Imar de Tusculum trancha en faveur des moines en 1145.

Quoi qu'il en soit, la Vita nous fait connaître la carrière de Gondulf, sans pour autant déclasser des sources complémentaires plus explicites sur l'activité épiscopale du personnage. Originaire du Vexin, il étudia la grammaire à Rouen et officia en la cathédrale Notre-Dame en qualité de clerc. Distingué par Guillaume Bonne Ame, alors archidiacre, sous l'archevêque Maurille, il les accompagna dans leur pèlerinage à Jérusalem. Les embûches qu'ils rencontrèrent au cours du voyage incitèrent Guillaume et Gondulf à émettre le vœu d'entrer au monastère s'ils en revenaient sains et saufs (l'archevêque Maurille était un ex-abbé de Sainte-Marie à Florence). Ainsi, entrèrent-ils l'un et l'autre en l'abbaye du Bec, Gondulf sous l'abbatiat d'Herluin au temps où Lanfranc était prieur, la même année qu'Anselme (1059). Il se lia d'amitié avec celui-ci, mais fut choisi par Lanfranc (ainsi que Guillaume Bonne Ame) pour la fondation ducale de Saint-Étienne à Gaen (1063). Il mourut à l'âge d'environ quatre-vingt cinq ans, après cinquante et un ans de vie monastique1.

Le texte de la Vita est établi avec soin, d'après l'unique ms. conservé, et divisé en cinquante chapitres par l'éditeur. Les notes sont, pour la plupart, d'ordre explicatif, comme il convient pour des étudiants débutants : identification de lieux, de personnages, traduction en anglais de passages difficiles ou obscurs, de termes peu usités (par ex. symmista), ou de fonctions (sacrisla). Elles renvoient à quelques sources classiques (Horace, Art poétique), bibliques et liturgiques, patristiques (Grégoire le Grand), voire modernes (Guillaume de Malmesbury, Anselme, et le Textus Boffensis dont quelques extraits sont reproduits en appendice2. Un glossaire donne la traduction d'une soixantaine de termes tirés de la Vita et du Textus, dont trois seulement sont communs aux deux, encore sont-ils peu caractéristiques : religio, sanctimonialis, suffragante (du verbe suffragare).

1. Ces indications porteraient son entrée au monastère en 1057 et sa mort v. 1123. Elles sont évidemment approximatives. La liste des moines du Bec, de la fondation jusqu'en 1624, atteste la contemporanéité de Gondulf et Anselme : ils occupent respectivement le 67e et le 68e rang (Nomina monachorum Becci Val. Lai. 499, publié par le chan. Porée, Histoire de l'abbaye du Bec, I, Paris, 1901, p. 629 et ss).

2. D'après le ms. de la Bibl. de la cathédrale de Rochester, A.3.5. — Éd. T. Hearne, Oxford, 1720 ; Facsimile par P. Sawyer dans Early English Manuscripts Facsimile, vol. 7 et 11, Copenhague, 1957 et 1962.

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