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Peter Abelard: A Dialogue of a Philosopher with a Jew and a Christian. Toronto, 1979

[compte-rendu]

Année 1980 23-92 pp. 402-403
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, 187 pp. (« Mediaev. Sources in Translation », 20).

Cette traduction de Dialogus inter Philosophum, Judaeum et Christianum de Pierre Abélard, logicien et théologien du xne s., par P. Payer est à recommander. Malgré le fait que le texte du Dialogue soit incomplet dans tous les manuscrits existants, l'œuvre d'Abélard fut durant ces dix dernières années un sujet de débat important pour les médiévistes. Dans les remarques qui servent d'introduction à la version anglaise, M. Payer cite les ouvrages les plus importants, et il expose très brièvement les arguments du débat relatif à la date de la composition du Dialogue.

L'édition latine de R. Thomas, publiée en 1970, est le texte de base pour l'ouvrage de P. J. Payer. En ce qui concerne la traduction, il est intéressant de noter que cette version anglaise, de style limpide et facile à lire, reste fidèle au texte latin. De temps en temps, l'auteur attire l'attention des lecteurs sur les raisons pour lesquelles il a traduit des termes spécifiques de telle ou telle façon : par exemple, secta ou secla fidei, traduit « school of thought » ou « religious school of thought » (p. 20). Parfois aussi, il explique l'usage d'un mot ou sa signification spéciale : par exemple, signaculum au lieu de signum (p. 47) et les deux significations que renferment le terme disciplina pour Abélard (p. 27).

D'autres aspects de ce livre le rendent d'une grande utilité. P. J. Payer fait connaître les sources et classiques patristiques utilisés par Abélard mais non dévoilés par d'autres jusqu'ici. De plus, il met en relief le parallélisme fréquent entre le Dialogue et d'autres écrits d'Abélard. Même si cette démarche ne me paraît pas systématique, les parallèles cités, analogues en particulier à ceux de Problemata Heloissae, de VHistoria calamitalum et de YEpislola 3, soulignent l'intégrité du corpus abélardien. Cette question fut dernièrement assez controversée en ce qui concerne VHistoria calamitatum et la correspondance entre Abélard et Héloïse.

Ce qui est quelque peu décevant dans l'ouvrage de P. J. Payer, à mon avis, ce n'est pas la traduction, qui est tout à fait satisfaisante, mais le fait que cette introduction qui avait pour but de s'adresser aux: non spécialistes, ne soit pas assez instructive. Il me semble insuffisant de dire que cette œuvre présente les idées les plus intéressantes et les plus caractéristiques d'Abélard, sans dire en quoi ces idées consistent ; ou, de même, d'affirmer que le texte contient des thèmes qui seront développés à la période scolastique, sans aucune autre explication (p. 12). De plus, les questions littéraires qui ressortent de la lecture du Dialogue sont suffisamment importantes et intéressantes pour que l'auteur les prenne en plus

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