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Irmgart Hutter. — Corpus der byzantinischen Miniaturenhandschriften. I et II : Oxford Bodleian Library, 1, 2, 1977 (" Denkmäler d. Buchkunst ", 2-3)

[compte-rendu]

Année 1980 23-92 pp. 394-396
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COMPTES RENDUS

, gr. 4°, xix-270 pp., 438 ill. en 77 h.-t. dont 5 coul. ; 1978, xvn-310 pp., 647 ill., un h.-t. coul. (« Denkmàler d. Buchkunst », 2-3).

Les deux premiers tomes du nouveau Corpus der byzantinischen Miniaturenhandschriften placé sous l'égide de l'Académie autrichienne des Sciences à Vienne sont consacrés aux manuscrits de la Bibliothèque Bodléienne d'Oxford. Ils constituent la première tranche d'un projet ambitieux, celui de publier et de décrire aussi complètement et objectivement que possible la totalité de ce qui existe en fait de manuscrits byzantins à peintures, figurées aussi bien qu'ornementales, en procédant à un dépouillement systématique de tous les fonds où il s'en trouve, et en faisant abstraction d'appréciations personnelles et d'évaluations. Seuls des manuscrits déjà publiés complets, et les bibliothèques dont un catalogue moderne existe, telle que la Nationalbibliothek de Vienne, seront épargnés. Mme Hutter annonce la publication de volumes qui se succéderont au rythme étonnant d'un par an. Mais ni le tableau détaillé du Corpus ni le nombre total des volumes prévus ne figurent au programme qu'elle présente dans son introduction.

Il existe sans doute un besoin urgent de publier ces miniatures byzantines, et surtout ces cycles de miniatures, qui n'ont jamais jusqu'ici été reproduits in extenso et qui ne sont connus que des spécialistes ayant étudié les originaux ou ayant accès à des photographies non publiées. Le projet de mettre de bonnes reproductions à la disposition de tout chercheur mérite notre chaleureux encouragement. Mais cette attaque massive d'un Corpus visant à un dépouillement complet, fonds par fonds, ne me semble pas réaliste — même si toutes les institutions en cause sont disposées à prêter leur concours, ce qui est loin d'être sûr. Ce qu'il nous faut à l'heure actuelle, c'est un projet plus modeste, plus adaptable, ayant par conséquent de meilleures chances de réalisation. Le Corpus, si jamais il aboutit, sera de vastes dimensions, comparable, selon le prof. Demus qui le dit dans sa préface, au Corpus vasorum antiquorum ou au Corpus vitrearum. Mais cette comparaison même fait ressortir le côté utopique de l'entreprise. Pour l'achever il faudrait mettre en œuvre un système de coopération internationale et la participation de spécialistes, paléographes aussi bien qu'historiens de l'art, qui connaissent à fond les trésors de leurs propres pays — ce dont il ne semble pas que l'on se soit jusqu'ici inquiété. D'ailleurs d'autres raisons s'opposent à la publication par fonds. Malgré la limitation du programme signalée plus haut, de nombreux doubles ne manqueront pas de se produire. De plus, la plupart des fonds importants de livres byzantins contiennent, à côté de chefs-d'œuvre incontestables, un grand nombre de manuscrits dont l'illustration est de qualité médiocre, par exemple des Évangiles avec des décors de titre et des portraits d'évangélistes sans grand intérêt, qui ajoutent peu ou rien à nos connaissances de l'enluminure byzantine. Je me garderai de suggérer qu'ils restent à jamais inconnus, mais leur publication ne s'impose pas comme urgente — elle pourrait très bien attendre le siècle prochain — alors que restent non publiés ou publiés seulement en partie des livres d'une importance capitale, comme les Évangiles de Parme ou le Lectionnaire du Vatican (Vat. gr. 1156). Un choix judicieux de manuscrits de haute valeur artistique mais peu connus, et estimés dignes d'un traitement préférentiel servirait mieux que les nombreux volumes d'un Corpus géant.

Ceci dit, il faut être reconnaissant pour ce qui nous est offert ici. Le fonds bodléien — ainsi que ceux des collèges d'Oxford, destinés au t. III — se prête mieux, en effet, que la plupart des autres à un traitement en forme de Corpus, et constitue ainsi un heureux départ. Oxford possède une des plus grandes et des plus représentatives collections de manuscrits grecs en Europe ; leur importance capitale, surtout pour l'histoire de la transmission des lettres grecques au monde latin pendant le moyen âge et la Renaissance est bien connue. Pourtant ses nombreux volumes enluminés d'un intérêt considérable, pour la plupart des textes bibliques et liturgiques, n'ont pas jusqu'ici attiré l'attention qu'ils méritent. C'est 0. Pâcht qui, le premier, a tiré ce trésor d'un oubli presque total en publiant quelques-uns des meilleurs exemples en 1952 dans un Bodleian Picture Book. Mais le caractère même du Piclure Book imposait un choix très limité. Donc, la publication complète dans le Corpus de nombreux manuscrits de grande classe, pour la plupart mal connus même des spécialistes, mérite un accueil chaleureux. Le premier tome comprend soixante-douze manuscrits ; le deuxième, dix, surtout des cycles étendus

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