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The Jews and the Crusaders. The Hebrew Chronicles of the Firsl and Second Crusades, éd. trad. par Shlomo Eidelberg, 1977

[compte-rendu]

Année 1980 23-92 pp. 384-385
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The Jews and the Crusaders. The Hebrew Chronicles of the Firsl and Second Crusades, éd. trad. par Shlomo Eidelberg. Madison, Univers, of Wisconsin Pr., 1977, 8°, xn-186 pp.

Les trois chroniques hébraïques relatives à la persécution des Juifs rhénans au temps de la première croisade, et celle où Ephraïm de Bonn relata leurs épreuves lors de la seconde, diffèrent par leur esprit comme par leur date. Ephraïm, écrivant longtemps après les événements dont, encore adolescent, il avait été le témoin, sait opposer à l'action du Cistercien Raoul, qui excitait le peuple contre les Juifs, celle de saint Bernard en faveur de ceux-ci, et mettre en lumière la protection dont évêques et nobles ont entouré ces derniers — l'archevêque de Cologne leur confie son château de Wolkenburg, d'autres les accueillent dans leurs forteresses — . Des communautés juives ont cependant souffert : celle de Wurzbourg, prise au dépourvu par une accusation inattendue de meurtre ; d'autres, mal identifiables, peut-être situées dans le royaume de France, dans des conditions imprécises. Il y eut des conversions forcées, dont les victimes se rendirent souvent dans d'autres lieux pour revenir sans bruit au judaïsme. L'auteur, bien qu'écrivant sur le mode lyrique, paraît bien informé (même s'il a mal interprété la portée du moratoire proclamé par Louis VII sur les dettes des Croisés) et relativement objectif.

Les trois autres textes, procédant sans doute d'une source commune, ne s'intéressent pratiquement qu'à la Rhénanie — l'un d'eux fait une brève allusion aux événements qui accompagnèrent la prédication de la croisade en France vers la fin de 1095 : c'est par Guibert de Nogent que nous connaissons les épreuves de la communauté de Rouen, au cours desquelles le comte d'Eu prit sous sa protection l'enfant juif qui devint le moine Guillaume de Flavigny, tandis que les incidents qui affectèrent le Midi restent obscurs (cf. N. Golb, Monieux, dans « Proceed. Amer. Philos. Soc. », vol. CXIII, 1969, p. 67-94) — . Les trois auteurs s'attachent donc aux calamités que suscita le passage des bandes du comte Emich de Leiningen, dont les bourgeois locaux se firent les auxiliaires au point de se joindre aux Croisés pour assaillir les palais épiscopaux où les évêques avaient mis les Juifs à l'abri : ceux de Worms et de Mayence furent mis à sac et leurs occupants massacrés, tandis que ceux de Trêves et de Spire restaient inviolés. Quant aux Juifs de Cologne, que l'archevêque avait dispersés dans sept villages, ils y furent rejoints par leurs ennemis. On peut noter qu'à Worms, le meurtre d'un chrétien, imputé aux Juifs, a suscité une première émeute dès l'arrivée des Croisés, et qu'à ce propos on les a accusés d'empoisonner les sources.

Ces chroniqueurs mettent en évidence le chiffre, fort élevé, des victimes ; ils sont discrets sur les conversions forcées dont on sait d'autre part qu'elles furent nombreuses, et suivies de retours au judaïsme approuvés par l'empereur. C'est que leur propos est d'exalter l'héroïsme des martyrs. L'héroïsme de ceux qui se sont défendus les armes à la main, parmi lesquels ce Simha ha-Cohen qui feint d'accepter

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