, gr. 4°, 272 pp., 179 111. noir et coul., 16 fig. et plans, 2 cartes (« Orient et Occident »).

Ce livre, admirablement illustré, présente l'évolution des arts arméniens depuis les origines antiques jusqu'à l'extrême fin du moyen âge qui s'étend en Arménie jusqu'au xvne s. Cette vision d'ensemble, aisément accessible au grand public selon l'esprit de la Collection, rendra les plus grands services aux médiévistes, comme aux spécialistes des arts chrétiens d'Orient, grâce à la richesse de la documentation, à l'ampleur de la synthèse, aux nuances des analyses qui dégagent l'originalité des créations arméniennes.

La façon dont l'auteur présente l'Arménie tant par sa définition géographique (le haut plateau limité par les monts du Caucase, les hautes vallées du Tigre et de l'Euphrate et les montagnes du Kurdistan) que par les premières mentions de ses habitants (un peuple des Armeni est attesté par une inscription assyrienne du xe s. avant J.-C.) permet d'entrevoir comment, dès l'Antiquité, les Arméniens vivent à un carrefour d'influences diverses, imposent leur langue d'origine indo-européenne, au vie s., à des peuples puissants, les Ourartiens, avec lesquels ils fusionnent. On voit ainsi, à travers les témoignages archéologiques, encore insuffisants, et les sources historiques, les deux courants qui s'imposent à l'Arménie, courant oriental venu d'Iran, sous les Achéménides et les Parthes, courant occidental, à l'époque hellénistique. Les premières dynasties arméniennes, celles des Orontides et des Artaxiades, jouent des appuis perse et grec, avant de tomber sous la tutelle romaine qu'évoque le site antique le mieux conservé, le site de Garni (p. 18-20).