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James Joyce et l'homme du commun

[article]

Année 2016 99 pp. 95-107
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Page 95

Jean-Marie Schaeffer

James Joyce et l''homme du commun

Littérature moderniste et histoire

Nous sommes au tout début de l''année 1939. Hitler menace la Pologne et va bientôt envahir la Tchécoslovaquie. L''Europe glisse inexorablement vers la guerre. Les responsables nazis commencent à mettre au point différents scénarios pour «résoudre définitivement la question juive » (du moins au niveau du continent européen qu''ils s''apprêtent à soumettre) et le régime stalinien s''enfonce de plus en plus profondément dans la spirale d''une politique de terreur systémique. À Paris, et apparemment indifférent aux évolutions dramatiques en cours, James Joyce prépare le terrain pour la publication de Finnegans Wake, qui aura lieu le 4 mai 1939. Il tente notamment de faire publier des traductions d'' «Anna Livia Plurabelle » , c''est‑à-dire du chapitre 8 du premier livre de son work in progress. Une traduction italienne due à Nino Frank et Joyce lui-même paraît ainsi dans l''Italie mussolinienne (dans la revue romaine Prospettivo). Non sans candeur, il essaie aussi d''en faire publier une traduction allemande, déclarant que personne ne devrait trouver à y redire, puisque, après tout, cela ne parle que de lavandières et de rivières. Il sait pourtant à quoi s''en tenir concernant Hitler et ce qu''il appelle le «Hitlerland » . D''ailleurs, depuis 1938, il aide des juifs à fuir la terreur nazie, et a, notamment, joué un rôle dans l''exfiltration de Hermann Broch d''Autriche et son accueil par les États-Unis. Mais Joyce dit vrai : «Anna Livia Plurabelle » ne parle que de lavandières et de rivières. Et, en fait, Finnegans Wake tout entier ne contient pas la moindre dimension d''engagement ou de jugement politique explicite ou implicite pour ou contre quelque vision du monde ou idéologie que ce soit. La même «abstinence » caractérisait déjà Ulysse, pourtant écrit pour partie durant la Première Guerre mondiale. En fait, la distance à l''égard de tout programme ou projet politique est une constante de l''oeuvre de Joyce 95

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