Couverture fascicule

Geoffrey Ashe. — From Caesar to Arthur

[compte-rendu]

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COMPTES RENDUS

, 8°, 320 pp.

C'est une histoire de la Grande-Bretagne du IVe au VIe siècle que l'auteur de King Arthur' s Avalon nous raconte d'un style alerte et limpide, souvent savoureux. Histoire centrée sur Arthur, certes, histoire tendant à démontrer l'historicité du célèbre roi de la Table Ronde — et c'est pourquoi nous l'accueillons dans les colonnes de cette revue, — ■ mais histoire véritable, sérieuse, critique et bien documentée (même si le plancher de notes est réduit au minimum et si les références, sommairement regroupées à la fin du volume, paraissent un peu légères à l'historien trop sourcilleux). Dix chapitres, qui suivent l'ordre chronologique des événements : Problems of Empire (la romanitas des Bretons à la fin du ive siècle), Prince Macsen (Magnus Clemens Maximus, collègue et rival de Théodose, et le Songe de Macsen Wledig), The Drijting Island (fin du ive-déb. du ve siècle : Stilicho, Constantin et Constance), A Multiplicity of Vision (le christianisme en Grande-Bretagne, l'abbaye de Glastonbury, l'hérésie de Pelage), Firstfruits of Autonomy (la Bretagne au début du ve siècle, Gildas et Nennius, Vortigern, les saints Germain d'Auxerre et Patrick), Catastrophe and Rescue (les invasions saxonnes, l'appel à Aetius, Vortigern et Hengist, Ambrosius, saint Illtud et ses disciples, la bataille du Mont Badon), Dux bellorum (Arthur, localisation de sa légende, ses douze batailles, témoignages de l'hagiographie et de la poésie galloise, Kulhwch et Olwen), Disinterments (Geoffrey of Monmouth, Glastonbury et Avalon, les légendes et les inventions de la fameuse abbaye), Aftermath (ce que Gildas dit — sur les cinq rois, objets de ses vitupérations, — et ce qu'il ne dit pas sur Arthur, et pourquoi, saint David et l'Église celtique, la « peste jaune » et la défaite de Manau Guotodin), A Préface to English History (Yimperium et le « Bretwaldaship » saxons, Augustin et la « conversion des Angles », originalité de l'évolution de la Grande-Bretagne).

Arthur a-t-il réellement existé ? Cela ne fait de doute ni pour M. Ashe, ni pour le lecteur qui referme son ouvrage. L,es témoignages sont trop nombreux et trop concordants pour relever de la légende ou de l'imagination de faussaires. Replacée dans le contexte des invasions saxonnes, sa carrière n'a rien que de vraisemblable. Même si la localisation de ses douze victoires demeure encore fort imprécise, ce qui en est identifié nous donne une idée de l'ampleur de sa tâche et de la mobilité de ses troupes. Combattant tour à tour les Saxons, les Angles de l'Est et du Nord, les Pietés, et aussi maint roi breton « dissident », Artorius Augustus, cornes Britanniarum et dux bellorum comme son prédécesseur Ambrosius, champion à la fois de la Bretagne, de l'Empire et de l'Église, a laissé évidemment une trace indélébile dans l'histoire et dans les imaginations bretonnes. A-t-il pris — ou accepté de la part de ses cavaliers — le titre d'imperator, voire celui de rex, a-t-il tenu une cour ? Vraisemblablement. Et cela n'a pas été sans froisser de nombreux reguli bretons, « plus nobles que lui », comme le dit naïvement Nennius. D'où les guerres intestines venant s'ajouter aux guerres contre les envahisseurs. Obscurité relative de la naissance du « fils d'Antor », rébellion des princes bretons, campagnes répétées contre les Saisnes, prestige de la cavalerie arthurienne : on ne peut s'empêcher d'évoquer le Lancelot en prose (YEstoire Merlin, en particulier, plus conforme peut-être à la vérité historique que le roman de Geoffrey of Monmouth).

Remarquons que Gildas, l'historien précisément qui ne nomme pas Arthur, nomme cinq rois bretons qu'il accable de ses critiques virulentes : Constantin, Conan, Vortiporius (Guortepir), Cuneglas et Maelgwn. Ils ont pu être, à un moment ou a un autre, les adversaires d'Arthur (il y en avait au moins un sixième : Caw, et son fils aîné Hueil, le père et le frère de Gildas lui-même). Il n'est évidemment pas possible de superposer les rois rebelles du Lancelot en prose aux cinq rois de Gildas : Geoffrey est passé par là et, bien avant lui, la geste d'Arthur avait commencé à se former, s'agglutinant maint héros qui lui était primitivement étranger, dans l'espace comme dans le temps (ainsi Urbgen/Urien et Owein/Yvain, qui régnaient

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