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P. A. Février. — Le développement urbain en Provence de l'époque romaine à la fin du XIVe siècle (Archéologie et histoire urbaine)

[compte-rendu]

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, 231 pp., 70 fig., 3 plans (« Bibliothèque des Écoles françaises d'Athènes et de Rome », 202).

Après la thèse de G. Four nier, consacrée au peuplement rural en Basse- Auvergne durant le haut moyen âge, parue en 1962, voici un nouveau livre de même importance, soucieux d'éclairer cette fois le passé urbain provençal, entendu au sens large puisque l'auteur, qui s'attache surtout à l'étude des villes du comté de Provence, cherche des exemples complémentaires à Vintimille et à Albenga, sans négliger pour autant les cités de Narbonnaise. L,e sous-titre attire l'attention sur la méthode utilisée : au contraire de l'ouvrage de G. Fournier, basé essentiellement sur une analyse des sources écrites, complétée par une attentive observation du paysage rural, s'arrêtant à la limite de la recherche archéologique, P. A. Février, archiviste devenu archéologue, se préoccupe d'unir dans son travail les deux techniques, affirmant une égale maîtrise des documents consultés, aussi divers soient-ils (l'auteur reprenant d'ailleurs, dans cet ouvrage, l'apport de ses propres fouilles, du site antique de Fréjus en particulier).

Mais les problèmes ne pouvaient manquer de se poser : dans quelle mesure un sujet aussi vaste, dans le temps et dans l'espace, était-il susceptible d'être dominé ? L,es sources seraient-elles suffisantes pour permettre une étude précise ? Une telle synthèse visant à dégager des « lignes de faîte » (cf. l'introduction) n'était-elle pas prématurée ? Reconnaissons tout de suite que cette thèse n'échappe pas à toutes les difficultés. Elle se réduit en bien des cas à dresser un état critique des questions (fort précieux, car il permet de faire le point des connaissances réellement acquises, certitudes bien réduites, trop souvent, mais affirmées avec une courageuse franchise), tandis que l'auteur doit poser plus d'interrogations qu'il ne peut apporter de réponses, faute d'une recherche personnelle étendue à chacun des sites étudiés : tâche redoutable et impossible évidemment, mais qui eût été nécessaire étant donné la faiblesse des renseignements acquis sur bien des points. Regrettons aussi que le temps ait manqué à notre auteur, appelé à d'autres tâches, pour continuer avec plus de précision la partie de son enquête consacrée à l'époque médiévale ; quelques chantiers de fouilles ouverts sur tel ou tel des sites urbains étudiés (Castellane ou Riez par exemple), telle critique des sources plus attentive auraient évité des incertitudes ou des lapsus : celle qui fait hésiter sur la datation de l'enceinte médiévale de Castellane (dont quelques photos précises manquent, dans cet ouvrage aux plans et relevés schématiques mais suggestifs), ou celui qui aboutit à la curieuse « création » de la paroisse Saint- Virgile à Arles. Ici apparaît le déséquilibre existant entre l'état d'avancement des travaux qui permettent de connaître l'apparence des sites urbains provençaux aux divers moments de leur histoire : si la documentation archéologique peut éclairer avec une relative précision bon nombre de sites antiques, si quelques textes complétés par une analyse attentive des monuments permettent de retrouver les traces de l'implantation de groupes episcopaux ou de lieux de culte chrétiens à l'intérieur ou à l'extérieur des villes, le silence est à peu près total pour l'époque carolingienne, le développement ne peut être qu'esquissé pour le xie siècle, les recherches consacrées aux xn-xive siècles sont elles-mêmes réduites à une analyse des textes, ou des plans postérieurs, l'archéologie n'apportant plus ici qu'un concours très insuffisant. (L,e plan adopté par l'auteur, séparant — faute de datation exacte dans bien des cas, ou de renseignements précis permettant de suivre une évolution — la description des « caractères généraux des villes médiévales » de l'étude des transformations urbaines envisagées sous l'angle chronologique semble regrettable : il oblige à des répétitions ou à l'insertion de paragraphes complémentaires, qui auraient sans doute trouvé plus utilement leur place dans le cadre même de l'étude principale.)

A quelles certitudes peut-on aboutir, à la suite de l'auteur ? Si la « préhistoire des villes provençales » se dérobe encore en grande partie, sauf dans les cas exceptionnels de cités établies à l'emplacement de

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