Couverture fascicule

Chanson de geste und höfischer Roman [Heidelberger Kolloquium, 30 janv. 1961]

[compte-rendu]

Année 1963 6-23 pp. 335-337
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Chanson de geste und hôfischer Roman [Heidelberger Kolloquium, 30 janv. 1961]. Heidelberg, Winter, 1963, 8°, 83 pp. (« Studia romanica », 4).

Ce recueil contient les textes des trois communications présentées au colloque de Heidelberg, mais en tête figure une importante étude que M. P. Le Gentil avait déjà fait paraître dans « Cultura neolatina » (t. XX, i960, p. 129-140) : Réflexions sur la création littéraire au moyen âge et qui est ici (p. 9-20) fort bien à sa place. L'auteur cherche à y concilier les points de vue, depuis longtemps opposés, des individualistes et des traditionalistes. Le « cheval de bataille » par excellence, dans ce conflit, est naturellement la Chanson de Roland. Du côté individualiste, déjà, M. M. Delbouille avait fait d'importantes concessions au traditionalisme en voyant dans Turold, non plus le Poète, mais un « remanieur de génie », conclusion à laquelle arrivait paradoxalement de son côté Don R. Menéndez Pidal à propos du Mio Cid. M. Le Gentil use de l'image de la m u t a t i o n brusque : dans l'atelier d'un sculpteur, un ou plusieurs élèves peuvent dégrossir, ébaucher l'œuvre et même la mener jusqu'au « seuil de l'existence », jusqu'à ce moment précis où, le maître intervenant enfin, « soudain tout change d'aspect... C'est ainsi que, dans le cours progressif des genèses collectives, grâce à quelqu'un et en un moment privilégié, une mutation brusque peut s'opérer, qui transforme tout en valeur et en qualité » (p. 12). Turold n'a pas créé le Roland, pas plus qu'une longue fermentation, qu'un long dialogue entre les jongleurs et leur public n'a pu le faire. Que le Roland de Turold ait bénéficié de ces elaborations successives n'empêche pas le poète d'avoir témoigné de qualités littéraires hors de pair. Il eu va de même des chansons de femme, que les traditionalistes s'annexent et dont l'élaboration littéraire a été le fait de troubadours hispaniques parfaitement conscients ; tandis que les chansons courtoises, revendiquées par les individualistes, mettent également en œuvre une thématique et une technique traditionnelles. L'artiste médiéval se préoccupe moins d'inventer le fond et la forme de ses œuvres que « de tirer du bien commun amassé par les générations le maximum de résonance » (p. 15). Poursuivant son panorama des genres littéraires, M. Le Gentil passe au roman, au Tristan, dont les diverses versions représentent autant de mutations brusques, au Lancelot en prose, dont « l'anonymat recouvre une élaboration qui suppose un partage des tâches et des responsabilités » (p. 17),

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