Couverture fascicule

Felix Schlösser. — Andreas Capellanus, seine Minnelehre und das christliche Weltbild des 12. Jahrhunderts. 2e éd.

[compte-rendu]

Année 1964 7-27 pp. 346-350
doc-ctrl/global/pdfdoc-ctrl/global/pdf
doc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/resetdoc-ctrl/global/reset
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
Page 346

Depuis la boutade de Tatlock1 qui, en 1942, se plaignait que le livre d'André le Chapelain fût constamment cité mais rarement compris ou même lu, les choses ont bien changé. Non qu'André, auteur insaisissable, nous ait livré tous ses secrets, mais s'il est encore incompris et discuté, ce n'est plus faute d'études. Sur les 69 ouvrages que cite Schlôsser dans sa bibliographie, 23 seulement sont antérieurs à Tatlock et aujourd'hui à cette liste de Schlôsser, déjà longue, bien des ouvrages pourraient être ajoutés2. Ce regain d'intérêt dont a bénéficié toute la littérature du moyen âge est dû en grande partie aux nouvelles études de philosophie médiévale et en particulier aux ouvrages d'Ét. Gilson.

Le livre de Schlôsser se présente comme une contribution importante à nos connaissances : dans la première partie l'auteur tâche d'évoquer la personnalité du chapelain et le climat de la cour de Champagne, ensuite il donne un résumé commenté du De arte honeste amandi, pour exposer enfin les concordances et l'opposition entre la morale chrétienne et l'amour courtois. Dans la deuxième partie, de beaucoup la plus importante (p. 153-386), l'auteur s'efforce d'expliquer les sentiments contradictoires qui sont à la base de l'ouvrage et conclut à la coexistence et à la complémentarité de l'amour courtois et de l'amour divin tel que le présente le christianisme médiéval (p. 376-386).

L'ouvrage est rédigé avec cette solide érudition qui caractérise souvent les études de savants allemands. L'auteur observe une grande prudence et tend vers une stricte objectivité dans l'exposition des matières controversées, il concède certains faits, non sans relever le pour et le contre et rendre justice à l'opinion contraire. Il fait un louable effort pour placer l'amour courtois dans le cadre de son temps en étudiant les conditions qui en auraient permis l'éclosion (chap. 1, « Andréas Capellanus, sein geschichtlicher Standort »), posant ainsi le principe de l'interdépendance du fait littéraire et du fait social. Ces impressions qui se dégagent d'une première lecture se trouvent confirmées dans les détails, ainsi que nous le verrons.

Cependant, malgré tant d'excellentes pages, malgré l'abondance des notes, il y a des réserves à faire. L'argumentation de Schlôsser repose en grande partie sur les opinions littéraires de G. Paris, de P. Rajna, de Parry et sur les études historiques d'Arbois de Jubainville, alors qu'il eût fallu, nous semble-t-il, remettre en question certaines affirmations traditionnelles devenues vérités à force d'avoir été répétées. Ainsi le chapitre 1 aurait pu poser de façon plus pertinente le problème de l'identification d'André le Chapelain. L'auteur se demande si André fut un deviens extra sacros ordines constitutus (p. 29) ou un clerc ordonné, mais il admet presque sans discussion que le nommé André, chapelain de Marie de Champagne, fut l'auteur de De amore, en se basant sur les allusions au mariage de Marguerite de France avec Bêla III de Hongrie : « Nachdem uns bei der Erôrterung der Abfassungszeit von De amore mehrere Spuren in die beiden letzten Jahrzehnte des 12. Jahrhunderts fùhrten, die Anspielungen auf Ungarn sogar in die Zeit der Eheschliessung Margareta's mit Bêla III im Jahre 1186, dûrfen wir die Auffindung eines gerade in jenen Jahren am Hof von Troyes weilender Andréas Capellanus nicht als eine zufâllige Koinzidenz werten, sondern sind

1. Tatlock, dans « Spéculum », t. XVII, 1942, p. 308.

2. Kntre autres ceux de J. Fkappier, Copix, Dragoxetti, Bextox.

doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw