Couverture fascicule

Francesco Giunta. — Uomini e cose del medioevo mediterraneo

[compte-rendu]

Année 1964 7-27 pp. 340-341
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, 8°, 309 pp.

1/ auteur, spécialiste de l'histoire de la Sicile, a rassemblé dans cet ouvrage plusieurs études parues de 1954 à 1962 dans diverses publications italiennes. Sur huit de ces études, sept concernent la Sicile : la première seule présente un intérêt méditerranéen général. Toutefois, l'auteur a soin de ne pas se cantonner dans un cadre régional : il montre l'intérêt de ses sujets pour l'histoire européenne. Kt le souci qu'il apporte en complétant quatre de ces études par un choix de documents inédits, non moins que les nombreuses notes parsemant l'ouvrage, nous sont garants du sérieux avec lequel ce recueil a été composé.

I^a première étude fait le point sur les Rapports entre les Vandales et la « Romania » (p. 7-33). L'auteur ajoute à la connaissance des sources byzantines une analyse critique des sources romaines. Il souligne l'habileté de Genséric, qui a fait des Vandales un peuple méditerranéen doté d'une prépondérance navale. Mais la « Romania » n'a tenté aucun effort d'approximation culturelle en direction des Vandales, au contraire de ce qui s'est passé pour les autres barbares ; deux raisons à cette attitude hostile : la haine envers Stilicon, d'origine vandale, qui ouvrit la Gaule à son peuple, et l'intolérance des Vandales ariens envers l'Église romaine, alors que les autres barbares, même ariens, se montraient modérés dans ce domaine.

L,a deuxième étude veut faire plus de lumière sur le « Furor theutonicus » en Sicile au temps d'Henri VI (p. 35-63), c'est-à-dire dans les dernières années du xne siècle. 1/ auteur voit dans la tentative d'Henri VI pour conquérir la Sicile la concrétisation du rêve des empereurs allemands depuis les Otton, qui voulaient placer au centre de la Méditerranée l'axe de la vie de l'Europe, afin de lancer une politique vraiment universaliste. Cette nostalgie de la romanité paraît beaucoup plus probante que les explications données par les historiens français, allemands ou italiens du xixe siècle, dominés par leurs préjugés nationaux. Une position plus scientifique est celle d'Ernst Kantorowicz [Federico secondo di Svevia, trad. italienne, Milan, 1940) qui voit dans l'action d'Henri VI une dominante : la raison d'État. Mais Giorgio Falco (La santa rornana repubblica, Naples, 1942) explique au contraire que l'Empire devait, pour survivre, abandonner son universalisme théorique et devenir une monarchie héréditaire solide ; en essayant de concilier ces deux tendances devenues de plus en plus contradictoires, Henri VI fut obligé de déclencher en Sicile une terreur qui souleva les Siciliens contre les Allemands, ruinant ainsi la tentative impériale. M. Giunta veut serrer la vérité de plus près en recourant aux sources de l'époque. Il y discerne un courant sicilien germanophobe, mais ajoute une explication complémentaire : Henri VI étendait sa politique méditerranéenne à la croisade, et cela entraînait pour la Sicile un excès de fiscalité ; or, les Siciliens furent d'autant plus hostiles à cette contrainte fiscale qu'ils étaient plutôt étrangers à l'esprit de croisade, ayant eu pendant plusieurs siècles une attitude tolérante vis-à-vis des musulmans. Cet essai projette donc un jour intéressant sur la conjonction du sentiment impérial allemand au XIIe siècle avec l'absolutisme politique et l'idée de croisade.

L,a troisième étude concerne L'archevêque de Païenne Bérard de Castacca (p. 65-117) qui fut un des conseillers principaux de l'empereur Frédéric II, et peut-être l'homme qui eut le plus d'influence sur celui-ci. Mais ce Bérard n'a pas eu de biographe, et c'est ce qui fait le prix du présent travail, d'autant plus que, si l'on devine son action par les sources de son époque, on n'a conservé que cinquante lettres de lui dont M. Giunta publie quelques-unes, avec celles de quelques principaux correspondants. I^a ligne directrice de son action diplomatique fut le désir de réconcilier Frédéric II et la papauté. Mais dans les moments les plus aigus du conflit entre le Saint-Siège et l'empereur, Bérard fut d'abord fidèle à ce dernier : ambassadeur de

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