Couverture fascicule

Vita e meriti di sant' Ambrogio , testo inedito del secolo nono illustrato con le miniature del salterio di Arnolfo, éd. Angelo Paredi

[compte-rendu]

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, 160, 176 pp., 17 h. t. coul., un noir.

Jusqu'ici inédite, cette vie de saint Ambroise de Milan se trouve dans le ms. 569 de la Stiftsbibliothek de Saint-Gall. M. Angelo Paredi en publie le texte accompagné d'une traduction en italien, de telle sorte que l'accès en est désormais largement ouvert. L'impression a fait l'objet de soins tout particuliers quant à la qualité de la typographie et du papier. Ajoutons que l'auteur a eu la très heureuse idée d'insérer dans le texte une belle lettre initiale A du ms. de Saint-Gall. Les entrelacs linéaires aboutissant à deux têtes animales et encadrant le buste de saint Ambroise traduisent excellemment les parentés de l'enluminure sangallienne avec ce qu'il est convenu d'appeler le style insulaire. Mieux encore, la présentation de cet élégant petit livre est enrichie par d'excellentes reproductions en couleurs des enluminures du psautier d'Arnulphe, archevêque de Milan (998-1018). Ici encore, il s'agit d'une entreprise neuve. Ce psautier appartenait autrefois à la célèbre collection anglaise Dyson Perrins sous le n° 48. Il figure aujourd'hui dans celles du British Muséum sous la cote Egerton 3763. La publication de ses enluminures aboutit ainsi à une manière de conjonction milanaise d'un texte conservé à Saint-Gall et d'une illustration qui est à Londres. Ce ne sont pas là les seuls éléments qui soulignent l'intérêt milanais de l'entreprise. Parmi les saints personnages représentés, il en est un certain nombre qui relevaient très directement des dévotions locales ou régionales. Saint Jean Baptiste, que l'on voit assez curieusement représenté ici en vêtements ecclésiastiques et tenant une croix pattée fichée à l'extrémité d'une hampe, était honoré dans cinquante- huit églises du diocèse (pi. IV). Saint Ambroise — est-il besoin de le rappeler ? — avait été évêque de Milan : plus de cent trente églises lui étaient dédiées. On le voit ici, portant le pallium, tenant un livre ouvert dans la main gauche et bénissant de la droite (pi. VIII). C'est à lui qu'on rapporte l'invention des corps des saints Gervais et Protais. Ils sont représentés debout, côte à côte, nimbés et tenant chacun une couronne signe de leur martyre (pi. IX). Saint Syre est ici en tant qu'évêque de Pavie (pi. X). Sulpice vSévère raconte que saint Martin s'était retiré dans une cellule solitaire à Milan ; de nombreuses églises du diocèse portaient son titre ; on connaît la légende selon laquelle saint Ambroise aurait été ravi en songe pour assister aux funérailles du saint évêque de Tours. C'est en cette qualité et avec ses attributs épiscopaux qu'il figure ici (pi. XI). Saint Victor avait subi le martyre à Milan. Arnulphe avait fondé dans sa ville une abbaye placée sous le vocable de ce saint guerrier que l'on voit également ici en grand équipement militaire (pi. XII).

L'illustration comporte évidemment d'autres saints personnages qui ne relèvent pas nécessairement des dévotions milanaises. Les uns et les autres occupent la presque totalité d'une page, soit en toute liberté, soit dans des cadres à entrelacs tressés. Ils affectent généralement des attitudes frontales et statiques, sauf un archange saint Michel plein d'une grâce juvénile et cependant ardent au combat. D'une main, il enfonce sa lance dans la gueule béante d'un horrible monstre qu'il foule aux pieds. De l'autre il tire à lui une pauvre petite figure nue tout apeurée qui risquait d'être engloutie par l'incarnation du démon. Le thème est traité un peu comme une Anastasis. Notons encore (pi. XVII) la remise de la lance à un chevalier par un archevêque, ainsi que la curieuse manière dont le dessin des clefs de saint Pierre (pi. V) est associé à la forme des lettres de son nom PETRUS. L'élégance du dessin des figures, la fraîcheur des tonalités des carnations et des vêtements contribuent très heureusement à la délicate présentation de cette double et fort utile publication.

R. Crozët.