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Jean Ibanès. — La doctrine de l'Église et les réalités économiques au XIIIe siècle

[compte-rendu]

Année 1969 12-47 pp. 313-315
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, 8°, viii-112 pp. (« Trav. et rech. de la Fac. de Droit et des Se. écon. de Paris ; Sciences écon. », 4.)

Iye titre seul de ce travail laisse deviner chez l'auteur des intérêts qui s'exercent en diverses directions. Dans sa préface, Jean Iyhomme dit celui-ci « pourvu d'une vaste culture et rompu à des disciplines diverses, encore que convergentes ». Ceci répond à un présupposé de l'histoire, laquelle se doit de dépasser les frontières des différentes données fournies par les principes didactiques. Ce titre fait également preuve, a priori, d'une bonne mise en place de l'ouvrage : l'étude a été menée en rapprochant la pensée des faits, rapprochement dont on constate, à livre refermé, qu'il constitue une réelle et profonde compénétration. C'est précisément en cela que consiste l'originalité du travail, car si d'une part, en substance, théories et faits étaient déjà plus ou moins connus à travers une bibliographie abondante — complètement familière à l'auteur qui en a cité sobrement l'essentiel, — d'autre part la façon dont J. Ibanès en établit l'intime corrélation facilite la compréhension des unes et des autres, et permet de parvenir à une vision historique d'ensemble.

Ce n'est point sans raison que l'on trouve transcrits, à la première page, ces mots heureux d'Ém. Bridrey •' « La doctrine sans le fait n'est plus que lettre morte, et le fait reste obscur sans l'idée qui l'illumine ». L,e problème est le suivant : dans une société entièrement pénétrée par la religion, et qui se développe dans le climat d'une conjoncture économique extraordinairement favorable, comment la pensée de l'Église, telle qu'on la peut déduire de la législation et de l'œuvre des théologiens, s'est-elle orientée en ce qui concerne précisément l'économie ? Quelle a pu être l'influence de la pensée de l'Église, et quelle est celle de la logique de l'économie, ces deux éléments évoluant sur des routes non parallèles ? I/Église ne s'est pas alors occupée directement de l'économie, mais elle a inséré ses paroles dans un plus vaste complexe, savoir une conception théologique et philosophique de l'homme et du monde ; et tandis que dans un domaine elle n'a fait aucune concession, on note de sa part dans le domaine profane, qui est autre chose, une élasticité rendant possibles des adaptations, dans la mesure même où freiner complètement, ou simplement entraver de façon notable, le progrès économique eût été pour elle une menace de divorce d'avec la société. Et à quoi bon agir de la sorte ? I/Église, depuis une époque lointaine, ne condamnait pas la richesse pour elle-même ; ce qu'elle condamnait, c'étaient plutôt certaines manières d'acquérir celle-ci et d'en user, Yanimus tendant à la pleonesia, à l'excès, et violant par suite la loi d'un juste milieu.

Compte tenu de tout ceci, l'auteur va pénétrer à fond trois sujets : ceux de l'intérêt, du juste prix et de la monnaie. Il en disserte en tenant toujours compte — non par hasard, mais par nécessité — de sa connaissance de la science économique jusqu'en ses développements actuels.

Constate-t-on des contradictions parmi les théologiens lorsqu'ils dictent ou suggèrent des comportements

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