Couverture fascicule

Miscellanea di studi storici per le nozze di Gianni Jacovelli e Vita Castano, Massafra VII-IV-MCMLXIX

[compte-rendu]

Année 1970 13-51 pp. 253-256
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MISCEIXANEA

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C'était une coutume propre à l'Italie de naguère que d'offrir à des nouveaux mariés, en guise de cadeau de noces, un volume de mélanges historiques. Certaines de ces miscellanées qui comportent des contributions importantes, comme par exemple les Scritti per nozze Fedele - De Fabritiis (1908), font la joie des bibliophiles et le désespoir des érudits obligés de travailler loin des grandes bibliothèques italiennes. Cette tradition qui se perdait est aujourd'hui ranimée par Gianni Jacovelli et Vita Castano dont le mariage est marqué par la publication d'un volume remarquable par l'élégance de sa présentation et par l'intérêt de son contenu.

On y trouve tout d'abord (p. 9-27), une étude de Michèle d'Elia sur Tuccio d' Andria, peintre du Quattrocento méridional. L'auteur a mis à profit la restauration des panneaux peints provenant de la cathédrale d' Andria et exposés à Bari en 1964 peu après leur découverte, pour revoir l'attribution à Tuccio d'Andria qui en avait alors été proposée. Dépassant le problème initial d'attribution, l'article éclaire maints aspects majeurs de la culture méridionale du xve s. M. d'Eua part de l'analyse des panneaux d'Andria qui constituaient un diptyque où se faisaient face la Vierge et le Christ. Diptyque exécuté pour Andria et à Andria ou, en tout cas, par un peintre connaissant bien la ville, car le paysage urbain représenté aux pieds des figures est bien celui de cette petite cité des Pouilles. La qualité des figures est remarquable et désigne l'auteur comme un maître, à placer parmi les meilleurs des « Primitifs méditerranéens ». 1/ auteur insiste moins qu'on ne pourrait peut-être le faire sur les relations de ce peintre avec la Provence d'Enguerrand Quarton et préfère le relier à un cercle napolitain. L' artiste, de toutes façons, participe à cette koiné élaborée dans la seconde moitié du xve s. dans les pays latins de la Méditerranée occidentale. Pour des raisons stylistiques bien mises en valeur par l'auteur, on peut également attribuer à ce maître le polyptyque de SS. Severino e Sossio de Naples, le triptyque de la Visitation de Molfetta, les fragments d'un polyptyque à Adelfia ainsi qu'un Saint évêque d'une collection privée de Bari. Peut-on l'identifier avec le Tùciits de Andria de Apulia connu par une œuvre signée et datée, une Sacra Conversazione du Dôme de Savone (1487)? Michèle d'Eua met très justement en évidence les différences de qualité et de culture entre le peintre de la pala de Savone et celui des panneaux d'Andria ainsi que la nette supériorité de ce dernier. Quelques rapprochements plaident pourtant en faveur d'un lien entre les deux artistes : Tuccio d'Andria a été un admirateur et peut-être un collaborateur subalterne du Maître anonyme d'un niveau international qui travaillait pour la haute aristocratie locale d'origine française ou ibérique, comme la famille des Del Balzo. Si le problème de l'identité du grand peintre du Dôme d'Andria et de Molfetta reste ainsi posé, le mérite de M. D'Elia est grand. En excluant d'une manière définitive toute possibilité de confusion entre le Maître d'Andria et Tuccio, il a, du même coup, restitué la forte personnalité d'un artiste peu connu et représentatif.

Vient ensuite une étude de M. Albert D'Haenens sur la politique italienne — et plus précisément lombarde — de Charlemagne (p. 28-48). Il s'agit du texte de la leçon publique présentée par l'auteur à Louvain en 1968 lors du concours d'Agrégation de l'Enseignement Supérieur (Philosophie et lettres), beaucoup plus proche de notre agrégation de Droit que de notre agrégation d'Histoire. On doit admirer sans réserve la sûreté d'information de 1' « agrégatif » D'Haenens, la clarté de son style, l'équilibre des parties et la robustesse de la construction. Après avoir présenté le problème et les sources, l'auteur étudie dans une première partie la situation à la veille de l'intervention de Charles et les relations triangulaires entre les Francs, les Lombards et la Papauté. Il examine ensuite les conditions de la conquête et de la « francisation » du royaume des Lombards par Charles. Il mesure pour terminer l'originalité de cette politique italienne et ses conséquences à terme. La « belle leçon » d'agrégation est un genre littéraire qui, en France du moins, tend à se perdre, pour des raisons qu'il n'y a pas lieu de développer ici. La réussite de M. D'Haenens contribuerait à le faire regretter.

C.-D. Fonseca s'est attelé depuis plus d'une dizaine d'années et entre autres travaux, à une tâche de grande envergure : la réunion d'un corpus de tous les coutumiers canoniaux italiens. Il vient tout récemment de publier dans ce sens un ouvrage qui donne une idée précise de la richesse de sa moisson1. On trouvera dans

1. C.-D. Fonseca, Medioevo canonicale. Milan, éd. Vita e Pensiero, s. d. [1970], que nous venons de recevoir et dont nous nous réservons de rendre compte ultérieurement avec le développement qu'il mérite.

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