Couverture fascicule

Louise Gnädinger. — Hiudan und Petitcreiu. Gestalt und Figur des Hundes in der mittelalterlichen Tristandichtung

[compte-rendu]

Année 1971 14-56 pp. 376-382
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*, 8°, 108 pp.

Voici le premier ouvrage consacré exclusivement aux « personnages » de chiens qui apparaissent dans les différentes versions du Roman de Tristan au moyen âge, c'est-à-dire chez Gottfried de Strasbourg, Eilhart d'Oberg, Béroul, et les Folies d'Oxford et de Berne.

Dans son chapitre d'introduction, Mme Louise Gnàdinger s'attache à faire un bref historique du symbolisme du chien. Elle montre très nettement les deux courants antithétiques que l'on décèle de l'emploi métaphorique du chien dans l'usage linguistique, dans la tradition des bestiaires et enfin dans la littérature :

— selon une tradition qui vient de l'antiquité et de l'Écriture, on se sert du chien qui, comme on le lit dans la Bible, retourne à son vomissement, pour désigner ce qui est mauvais, vil et abject, voire ce qui est diabolique et infernal : chez Tauler, par exemple, les grands chiens incarnent les sept péchés capitaux, l'allégorie médiévale en fait l'avatar du diable, et jusque dans l'œuvre de Goethe, c'est sous la forme d'un barbet que Méphistophélès parvient à s'introduire chez Faust ;

— parallèlement à cette nature démoniaque, on voit apparaître de plus en plus nettement les traits qui caractérisent le plus communément le chien, ami dévoué et intelligent de l'homme, prêt à mourir pour son maître, gardien de la maison et précieux auxiliaire pour la chasse.

C'est cette peinture en noir et blanc, cette opposition entre les deux natures de l'animal, qui fixe le cliché littéraire du chien dans la tradition des bestiaires du moyen âge, et dans certains récits hagiographiques qui assimilent chien et diable; mais la poésie médiévale, quant à elle, néglige totalement l'aspect négatif pour ne retenir que les qualités : c'est elle qui fait du chien, compagnon indispensable du chasseur et animal familier, le symbole même de la fidélité. Déjà l'auteur du Ruodlieb, précurseur du roman courtois, prête au chien, ami du héros, une personnalité noble et très nettement esquissée, et le rend totalement solidaire du monde des humains dans lequel il vit.

Dans la seconde partie, qui constitue en fait le corps de l'ouvrage (p. 17-84), Mme Gnàdinger entreprend de caractériser les chiens Hiudan et Petitcreiu, dont le premier apparaît dans l'ensemble de la tradition de Tristan, et le second uniquement chez les dérivés de Thomas, et elle étudie leur insertion dans l'action. Son analyse est toute linéaire, et non contrastée : elle passe simplement en revue les différentes versions de la légende, sans prendre, en particulier, le soin élémentaire de mettre Béroul en rapport avec Eilhart.

Le premier chapitre (pp. 18-48), consacré à l'œuvre de Gottfried, soulève des problèmes si complexes qu'il est impossible de les cerner tous en quelques lignes. Notons simplement un certain nombre de points essentiels.

Comme on le sait, le poète strasbourgeois, à la suite de son modèle, Thomas, introduit deux chiens dans son poème : Hiudan et Petitcreiu. C'est par le premier que L. Gnàdinger commence son étude. Le braque apparaît dans l'histoire au moment où les amants, chassés par Marke, quittent la cour, la main dans la main : avant le départ, c'est Tristan lui-même qui le choisit au sein de sa meute, et l'emmène en le tenant en laisse (16646-650), et Gottfried de souligner que le choix du héros tombe sur Hiudan, et non sur Petitcreiu (16659). Puis c'est juste avant la découverte des amants par le veneur que le poète introduit à nouveau et de façon thématique, cette fois, précise l'auteur, le braque Hiudan dans son récit (w. 17242-270) : le poète fait retentir ici le motif de la chasse. Cette chasse, Gottfried semble la concevoir comme un pur plaisir, un divertissement, et non comme une nécessité vitale. Hiudan devient alors

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