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Fabienne Gégou. — Le « Charroi de Nîmes », chanson de geste anonyme du XIIe siècle. Traduction

[compte-rendu]

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FABIENNE GEGOU

, xin-98 pp.

Les traductions de textes du moyen âge publiées parallèlement aux « Classiques français du moyen âge » se sont poursuivies avec le volume que Mme Gégou a consacré au Charroi de Nîmes.

Prenant comme base le texte du ms. A1 — celui, donc, de l'édition Perrier, — Mme Gégou en a donné une traduction fidèle, sans apprêt et soignée1. Mettant à profit en particulier les remarques de Cl. Régnier2, elle a su éviter les pièges tendus par la plupart des erreurs manifestes de la rédaction A , qu'elle a corrigées en ayant recours surtout au recensement C (ce qui, vu l'important remaniement subi par cette rédaction, n'est pas sans comporter ses propres risques), et, à l'occasion, à B et D. Des astérisques renvoient à des notes où sont signalées et justifiées ces retouches, de même, à l'occasion, qu'à celles où Mme Gégou est opportunément intervenue pour corriger la transcription de Perrier3; les notes comportent également des remarques sur l'interprétation du texte.

Iya lecture de la traduction proposée par Mme Gégou suggère les observations suivantes.

65 n. — Mme Gégou signale la remarque de J. C. Payen selon laquelle la leçon de A123 : Molt t'ai servi par nuit de tastonner peut être conservée avec un sens ironique. C'est théoriquement possible; mais non seulement l'ensemble des leçons de BCD s'y oppose, mais encore et surtout, l'ironie n'est guère dans le ton des propos de Guillaume.

84. — Le texte de C : ou grain en doi trover est certainement plus clair que A ; mais la tradition manuscrite ne permet pas (D n'ayant pas de leçon comparable) de déterminer laquelle des leçons est ancienne.

114. — Se vos serf mes /plutôt : «si je reste à votre service «que: «si je vous rends service désormais ». 131. — Mi grant servise seront ja reprové : plutôt : « reprochés » (avec point d'interrogation après 132) que « mis sous vos yeux ». Ceci dit, il faut convenir que dans C on lit : Guillaumes vait... Près fu del roi... Son grant service H prist a reprover, où le verbe a manifestement le sens proposé par Mme Gégou ; ce serait donc le compilateur de x qui aurait préféré une tournure plus banale ? 146. — Mal soit del mire. Le sens littéral est bien « Maudit soit le médecin », mais nous sommes en présence du sens fig. : « jamais aucun médecin » ; cf. les remarques de Cl. Régnier (Prise d'Orange, 1847), et de J. Orr (Words and Sounds, p. 49) — et l'angl. « damn a one... », « devil a one... », etc.; autres exemples en a. fr. dans TL, V, 944, 33.

203-50 n. — Par inadvertance, Mme Gégou renvoie à l'éd. du Charroi de Langlois; c'est évidemment le Couronnement qu'il faut lire.

450-53 n. — La localisation de Portpaillart proposée par Mme Barnett se justifie en fonction des notions (ou fictions) géographiques de l'auteur de la Bat. Loq., qui semblent assez particulières à ce poème.

547 n., 549 n., 555 n. — Tous les textes sont défectueux ici, etc., comme l'a bien vu Mme Gégou, le recours à C ne suffit pas pour rétablir la cohérence. Il faut sans doute se résigner à supposer une lacune après 555.

713. — N'ai soing de menacier : plutôt : « Je ne me soucie pas de vos menaces » que : « Je ne me soucie pas de menacer », l'infinitif moderne ne rendant plus la valeur de l'infinitif substantivé. 761. — Vu que dans tous les recensements le thème de l'expédition est introdiùt au milieu d'une laisse, il paraît un peu osé d'en faire un « chapitre » à part. 789, 1024. — Ajouter un astérisque renvoyant aux notes.

934. — Conformément aux mss. A, Mme Gégou maintient manjuent et ont désiré au pi., et traduit : « il mange avec ses enfants ». Malgré l'ellipse depuis la dernière mention des enfants du vilain (907), un peu laissés à l'abandon, semble-t-il, par l'auteur, c'est peut-être ainsi que le compilateur de a a compris. Dans B les deux verbes sont au sg., C a : manga... l'ont d., si bien qu'il est malaisé de déceler la part des remanieurs successifs.

940 et n. — Mme Gégou s'autorise du TL (il s'agit de encrener, III, 264, où le passage présent est cité, bien que la glose y soit accompagnée d'un prudent point d'interrogation) pour traduire ancrenez par « percés de trous d'air »; mais c'est God. qui a vu juste, en considérant (III, 90) qu'il

1. Me trompé-je en pensant que dans la traduction de 563-4 : «... je ne me serais pas approché d'elle, fusse pour un don de mille livres », il eût été préférable d'écrire fût-ce!

2. « Information littéraire >>, 20e année, 1, p. 32-33.

3. Il arrive à Mme Gégou, tout naturellement, de s'en tenir à A l là où ce ms. est isolé par rapport à A *31 - cf. 76, 910, 955 ; mais ces menues divergences de la part de A 1 n'ont aucune répercussion sur le déroulement du técit.

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