Couverture fascicule

Henri de Briel. — Le Roman de Merlin l'Enchanteur

[compte-rendu]

doc-ctrl/global/pdfdoc-ctrl/global/pdf
doc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/resetdoc-ctrl/global/reset
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
Page 65

, 379 pp., 8 h. t.

S'il a d'indéniables attaches avec d'anciennes traditions celtiques, on sait que Merlin doit d'être devenu un personnage littéraire à Geoffroy de Monmouth, auteur des Prophetiae Merlini, de la Vita Merlini et, surtout, de YHistoria regum Britanniae, parue en 1136, où le légendaire magicien-prophète joue aussi un rôle important. Bien qu'une vingtaine d'années plus tard, Wace ait dans son Brut librement traduit YHistoria en octosyllabes français, Merlin n'accède au rang des protagonistes dans la fiction arthurienne et dans celle du Graal que par Robert de Boron au début du xine s. Entre le Roman de l'Estoire du Graal (Joseph d'Arimathie), écrit en vers, et un Perceval (Didot-Perceval ou Perceval de Modène) que nous connaissons seulement par une version en prose, un Merlin, en vers lui aussi, formait la partie centrale d'une trilogie que Robert semble avoir entièrement conçue, s'il n'est pas sûr qu'il ait rédigé lui-même le Perceval. Du Merlin authentique, on ne possède que les 502 premiers vers, mais il est intégralement connu par une mise en prose insérée dans le cycle du Lancelot-Graal, non sans disparates avec le rôle peu flatteur et du reste mineur joué par Merlin dans le Lancelot en prose. Pourvu d'une continuation destinée à remplir l'intervalle entre YEstoire del Saint Graal et le début du Lancelot en prose, dont il est comme une suite rétrospective, le Merlin en prose, conservé par de nombreux manuscrits, est appelé communément le Merlin de la Vulgate. Cependant une autre version des Suites du Merlin, appelée le Merlin-Huth, nous a été transmise par un manuscrit (Brit. Mus. Add. 38117) qu'acquit auxixe s. un « amateur éclairé » de Londres, Alfred H. Huth, et aussi, dans une forme amplifiée, par un autre manuscrit, identifié en 1945, qui appartient à la Bibliothèque de l'Université de Cambridge (Add. 7071). Rappelons encore que jusqu'à l'épisode du couronnement d'Arthur le texte du Merlin-Huth, qu'on peut dater de 1235-1240, se confond pratiquement avec celui du Merlin de la Vulgate, qui doit être antérieur de quelques années.

On le voit : désireux de traduire en français moderne le « Roman de Merlin l'Enchanteur » — titre qui est de son cru — pour le rendre accessible à un large public lettré, M. Henri de Briel avait en somme à choisir entre le Merlin de la Vulgate et le Merlin-Huth. Il a opté pour ce dernier qu'ont édité G. Paris et J. Ulrich en 1886 (2 vol. publiés par la « Soc. des anc. textes franc. »). Cette préférence nous paraît justifiée, bien que l'histoire de Ninienne (Viviane) et de Merlin soit à notre avis beaucoup plus attachante dans la version de la Vulgate. Il y avait avantage en effet à remplacer dans une large mesure les abondants et fastidieux récits de batailles qui alourdissent les Suites du Merlin dans la Vulgate par la matière beaucoup plus variée et riche en péripéties du Merlin-Huth. Citons, entre autres épisodes et contes capables encore d'intéresser et parfois d'émouvoir le lecteur d'aujourd'hui, la tragique histoire de Balaain et de son frère Balaan.

I*e travail réalisé par M. Henri de Briel mérite à coup sûr des éloges. Il a eu raison de préférer les contraintes d'une traduction à un « renouvellement » plus souple où il lui aurait été loisible d'abréger sa tâche et de

doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw