Couverture fascicule

Albert-Jacques Bescond. — Le chant grégorien, Les Traditions musicales

[compte-rendu]

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, 20,5 x 14 cm., 319 pp., 29 h.t. (Coll. Inst. intern. d'Études comparatives de la musique, 6).

La collection « Les Traditions musicales » se propose de faire connaître à un public cultivé les musiques de civilisations autres que la nôtre : civilisations « orientales » ou « extrême-orientales » jusqu'à présent. Le volume du P. Bescond sur le chant grégorien y trouve naturellement sa place. En effet, l'auteur s'efforce de montrer combien le chant de l'Église latine est profondément apparenté aux musiques modales de l'ancien Orient. L'enracinement du grégorien dans le terroir méditerranéen était déjà connu, et le P. Bescond mentionne les rapprochements que l'on peut en faire avec les chants liturgiques syriens et juifs; mais les travaux de l'auteur l'ont amené à étudier les traités sanskrits sur la modalité et à en traduire un, puis à analyser le répertoire grégorien à la lumière de ces théories anciennes. L'apport propre du livre est donc une description approfondie de ce qu'est la modalité : « Cette espèce de cristallisation des mélodies sur trois ou quatre notes qui en forment comme la charpente est certainement le phénomène modal typique » (p. 116). L'auteur démontre son propos de manière convaincante et l'illustre dans le détail par l'analyse structurale des huit modes grégoriens. Les deux chapitres sur la modalité (V) et sur les modes grégoriens (VI) sont donc les plus intéressants pour le musicien. Le chapitre sur le rythme (VII) bénéficie des travaux de dom Cardine et du chan. Jeanneteau, et met en lumière l'unité vitale existant entre modalité et rythme; ces éléments sont conditionnés à leur tour par l'union du texte et de la mélodie, en quoi consiste l'art du compositeur grégorien (ch. VIII).

Très solidement informé, l'ouvrage de dom Bescond s'inscrit dans le courant des recherches les plus récentes sur le grégorien, jalonné entre autres par les noms de dom Cardine, dom Claire, dom Hesbert, le chan. Jeanneteau ; il est surtout le reflet d'une tradition vécue où la pratique du chant va de pair avec la recherche de sa conformité aux textes originaux : aussi l' avant-dernier chapitre retrace-t-il l'histoire de la restauration du chant grégorien, envisagée — avec toute la sérénité souhaitable — du point de vue d'un moine de Saint-Wandrille mettant en relief le rôle de dom Pothier dans la restauration du grégorien, conformément aux vues pastorales de Pie X.

Des exemples musicaux bien choisis et analysés viennent au secours de l'amateur peu familiarisé avec le répertoire grégorien. Pour celui que les chapitres techniques rebuteraient — quoiqu'ils soient écrits avec toute la clarté désirable, — les études plus historiques des ch. I-IV, X-XII apporteront une information

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