, 2 vol. gr. 8°, 358 et 429 pp., 23 + 12 tabl. généal. (« Bibl. Soc. d'Hist. droit pays flamands, picards et wallons », 27).
Le titre de cet ouvrage est extrêmement modeste par rapport à l'ampleur du travail; en fait le sous-titre du tome premier correspond mieux à la réalité « Étude de la noblesse régionale ecclésiastique et laïque » (287 pp. de textes et 66 pp. d'index sur deux colonnes). Le tome second contient un recueil de 235 chartes, y compris les mentions d'actes; les dates s'échelonnent de 1115 à juin 1285 (356 pp. de textes, 66 pp. d'index général sur double colonne, et 5 pp. d'index de noms de matières).
La préface du professeur Jean-François Lemarignier montre avec beaucoup de clarté et de précision l'apport important de l'auteur et fait surgir certaines remarques et quelques caractéristiques que révèlent les deux volumes.
Les qualités d'exposition de William Mendel Newman sont connues ; il suffit de penser quelques instants à un précédent ouvrage : Le domaine royal sous les premiers capétiens (987-1180) ; les qualités de présentation doivent être signalées pour la facilité de la prise de connaissance, de la notation des références et pour les possibilités d'accès aux sources citées. Ce travail de dépouillement très considérable, les déductions qui en ont été tirées, les appréciations très pertinentes qui ont pu être portées, rendent le travail de Newman particulièrement intéressant et le sérieux des recherches assure le lecteur du maximum de sécurité.
La famille de Nesle sert de point de départ aux explications, le lecteur assiste à la transformation très importante de la situation familiale; la politique de mariage, les décisions de grande opportunité et parfois des changements d'orientation bien calculés ont été utilisés avec beaucoup d'habileté et de sûreté. L'auteur montre les contacts vers l'ouest à l'origine (comté d'Eu), le rapprochement avec le comté de Soissons, la réalisation d'une grande ambition en Flandre grâce à la châtellenie de Bruges, et il fait constater que Jean II de Nesle est, à partir de 1224, un des grands barons de la cour royale. Le couronnement de l'ascension de cette famille est exprimé ainsi dans le texte : Simon de Clermont, seigneur de Nesle, « reçut la plus haute preuve de reconnaissance possible de l'estime que le roi avait pour lui quand Louis IX le désigna avec Mathieu de Vendôme, abbé de Saint-Denis, pour agir à sa place pendant la croisade » (t. I, p. 52).
Cette étude des seigneurs de Nesle a conduit l'auteur à s'attacher aux familles alliées et aux institutions auxquelles les Nesle, directement ou d'une façon assez lointaine, avaient pu participer; il s'agit évidemment des institutions ecclésiastiques. L'énumération sèche de ces familles ou institutions pourrait paraître aride, mais elle est indispensable pour la connaissance des généalogies reconstituées et des listes de titulaires d'offices de chanoines, de prébendes ou d'évêques; elle rendra service aux chercheurs. Généalogie des seigneurs de Mello, de Dargies, de Boves, de Bazoches, de Courlandon, d'Écry, de Balham et de Château- Porcien, de Quierzy, de Sissonne et de Soupir, de Cramaille, de Pierrefonds, d'Autrèches et de Nanteuil-le- Fosse, de La Tournelle, d'Aulnay-lès-Bondy, d'Auneuil, de Châtillon-sur-Marne et de Nanteuil-le-Haudoin, de Fayel, d'Ostel, du Verguier. Généalogie des descendants de Gui d'Attichy, de la famille dite Le Turc, des Arcy, des Clacy, des descendants d'Adèle de Dreux, de Guillaume IV de Garlande, des enfants de Béatrice de Reynel, de la famille d'Aubry, chevalier d'Oulchy-le-Château, de la famille de Guny, et des familles de Hugues Cigot, de Sermaize, seigneur de Béthencourt-sur-Somme, de Raoul, seigneur de Flavy-
