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Eleanor Webster Bulatkin. — Structural Arithmetic Metaphor in the Oxford « Roland »

[compte-rendu]

Année 1974 17-66 pp. 160-162
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, 8°, 115 pp., 16 fig.

Depuis que H.R. Curtius a attiré l'attention de la critique sur les secrets de la « composition numérique » dans les poèmes du moyen âge, et plus précisément dans l'Alexis, nombreuses ont été les études consacrées au rôle tenu par ce jeu des nombres symboliques dans la structure d'œuvres où, à première vue, on ne l'attendrait pas du seul fait qu'elles furent destinées à une diffusion orale. Mme E. Webster Bulatkin elle- même a développé dès 1959, on le sait, pareille analyse de Y Alexis. Maintenant, c'est donc à la Chanson de Roland qu'elle entend appliquer cette méthode d'interprétation.

Toute recherche de ce genre, faut-il le dire, suppose que les poèmes considérés ont été construits très strictement selon un plan rigide, ce qui exclut l'idée néo-traditionaliste d'une longue élaboration orale et collective s'étendant sur plusieurs générations de jongleurs improvisateurs et remanieurs. La méthode exige de surcroît que la copie utilisée présente un texte absolument conforme dans sa structure au poème original, sans qu'il puisse donc être question de lacunes ou d'interpolations, — exigence qui doit rester problématique aux yeux de quiconque a pratiqué l'étude comparative des mss. médiévaux où se lisent les chansons de geste, peu respectueux de leur modèle, que ce soit dans la lettre des vers et dans leur nombre, ou dans le nombre des strophes ou des laisses.

L'admirable formule tirée de Y Alexis (base fondamentale 5 vers de 10 syllabes [=5 x 2], strophes de 5 vers, ensemble de 125 strophes) paraît à coup sûr séduisante, mais elle se heurte au fait que l'étude critique de la tradition manuscrite n'assure nullement l'exactitude du nombre de 125 strophes.

Pour la Chanson de Roland, la difficulté est autrement grande, car rien ne prouve que le texte du ms. d'Oxford, sur lequel on se fonde, soit identique au poème original. Laisses omises, laisses ajoutées, laisses confondues : dans le Digby 23 lui-même on en trouve des traces, et les versions concurrentes, de leur côté, attestent nettement de nombreux accidents qui ont altéré dans cette copie la structure initiale de l'œuvre. L'étude de l'ensemble des versions, pour délicate qu'elle soit, a conduit la critique unanime à cette conclusion, devant laquelle J. Bédier lui-même a dû s'incliner et qui est confirmée par l'édition magnifique de notre collègue C. Segre, pourtant très circonspect et fort attaché à l'autorité du fameux manuscrit.

Mais, sans doute, l'acte de foi préalable du chercheur est-il légitime, même si les données auxquelles il s'applique sont floues ou incertaines. Le recours à la symbolique des nombres par certains écrivains savants du moyen âge est chose connue, et toute hypothèse conçue à partir de là se justifie dans son principe. Des faits, bien établis et mesurés, pourront cependant seuls la confirmer en démontrant sa cohérence parfaite, principe majeur de sa vérité.

Pour la Chanson de Roland, il me paraît aller de soi que le calcul ne pourrait de toute façon concerner que le

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