Couverture fascicule

Anselm M. Albareda. — L'abat Oliba, fundador de Montserrat (971?-1046). Nouv. éd. avec un avant-propos de J. Massot I Muntaner

[compte-rendu]

Année 1974 17-66 pp. 153-155
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COMPTES RENDUS

t (p/iP-io^à). Nouv. éd., avec un avant- propos de J. Massot i Muntaner. Publ. de l'abbaye de Montserrat, 1972, 8°, 360 pp, 23 ill. h.t.

A l'occasion du millénaire de la naissance de l'abbé Oliba, l'une des plus prestigieuses figures de la Catalogne médiévale, l'abbaye de Montserrat a cru devoir rééditer sous forme d'un réimpression photographique l'ouvrage du père Albareda (1892-1966), écrit en 1931 en l'honneur du 9e centenaire de la fondation de l'abbaye. I,e principe de la réimpression photographique se justifie pleinement pour les ouvrages de sources et les anciennes éditions de textes ; il n'est concevable dans notre cas qu'accompagné d'un appareil critique, d'un recensement des errata et d'une mise au point bibliographique. Or l'ouvrage d'Albareda nous est présenté dans son état originel, tout juste précédé d'un court prologue et agrémenté de quelques photographies. La modernisation de la graphie Oliva en Oliba n'affecte que la couverture et la page de garde; des erreurs patentes restent en l'état et l'on n'a même pas pris soin de supprimer, alors que la couverture de l'édition de 1972 est originale, l'allusion à la mosaïque de Ripoll « que hem reproduit a la coberta del nostre llibre » (p. 260). Enfin, l'ouvrage a été écrit en 1931, à une époque d'affirmation du nationalisme catalan, dont les données et les espérances apparaissent aujourd'hui modifiées.

Après une préface (p. 9-16) qui nous présente Oliba comme « un d'aquests homes excepcionals que la Providencia té cura de trametre en els moments transcendents de la formaciô dels pobles » (p. 11) et une présentation bibliographique désordonnée, dépassée et même erronée (Adolf Béer pour Rudolf Beer-Millas Vallicrosa appelé « arabista »), l'ouvrage — que son auteur intitule modestement « essai biographique » — se présente sous la forme d'une succession de monographies illustrant les diverses étapes de la formation et de la vie d'Oliba, et les différents domaines de son activité. « Le comte » (p. 19-52), arrière-petit-fils de Wifred le Velu, fondateur de la « dynastie catalane », naquit vraisemblablement en 971, et reçut une éducation assez poussée (à Ripoll?), ce qui était d'ailleurs une tradition de la famille comtale de Cerdagne; associé très jeune aux affaires du comté, il fut très impressionné en 987 par la retraite de son père Oliba Cabreta au Mont-Cassin; en 997, on le rencontre pour la première fois exerçant seul les fonctions comtales. A ce propos, Albareda pose une question importante : quand on voit Oliba souscrire des documents « Oliba Dei gratia cornes », est-il comte de fait? Tous les documents relatifs à sa vie obligent à reconnaître qu'il gouverna réellement quelque territoire hérité de son père. Mais lequel ? Ce ne peut être la Cerdagne dont hérita son frère aîné Guifre, mais probablement le Confient, taillé pour lui dans les possessions des comtes de Cerdagne-Besalu, et érigé provisoirement en comté indépendant. Abadal est d'un avis contraire et pense qu'on se trouve en présence d'un cas d'indivision de l'ensemble Cerdagne-Bergueda, gouverné conjointement par les deux frères Guifre et Oliba; l'indivision cessa quand Oliba renonça au monde.

En 1002 en effet (« le moine » p. 53-76), il fait soudain profession à Ripoll; ce n'est pas la première fois que l'abbaye pyrénéenne abrite le noviciat d'un membre de la famille comtale. La vocation d'Oliba est cependant tardive (il a 31 ans) et ne prend effet qu'après plusieurs années d'exercice du pouvoir; Albareda ne l'explique que par une longue maturation, l'ambiance toute monastique de son adolescence, les amitiés qui unirent à sa famille les grandes figures du monachisme de la fin du xe s. ; l'exemple de Père Urseolo, l'ancien doge de Venise retiré à Saint-Michel de Cuixa, aurait en particulier été déterminant. Ne peut-on cependant pressentir des motivations plus terrestres? des difficultés survenues dans le gouvernement commun du comté? Toujours est-il qu'après six ans de vie à Ripoll, Oliba fut élu abbé en 1008 (« l'abbé », p. 77-112). Albareda croit utile de suggérer que les origines familiales justifient l'unanimité d'une telle promotion; par la suite, il assuma également la charge d'abbé de Saint-Michel de Cuixa (dès 1008), ainsi que d'autres abbayes pendant un temps plus ou moins long; s'il ne fut pas leur abbé en titre, il fut le « père

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