Couverture fascicule

Raymond Ritter. — L'architecture militaire du moyen âge

[compte-rendu]

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, 204 pp. (« Résurrection du passé »).

1/ archéologie militaire a connu, en France, une longue éclipse. Jadis, A. de Caumont, Viollet-le-Duc, A. de Dion, etc., lui avaient consacré nombre d'études mais, après eux, l'attention des chercheurs s'était détournée et se concentrait, presque exclusivement, sur l'architecture religieuse; pour s'en convaincre il suffit de parcourir les pages des comptes rendus des réunions archéologiques ou celles des publications spécialisées. Heureusement, une réaction commença à se produire il y a une vingtaine d'années et, depuis lors, un nombre toujours croissant de travailleurs s'intéresse à la question.

Raymond Ritter est un des principaux artisans de cette renaissance. Déjà, avant la Deuxième guerre, il avait consacré d'excellents travaux à l'œuvre du comte de Foix, Gaston Fébus et à celle de son ingénieur « es fortifications » Sicard de Lordat. En 1953, il publiait, chez Larousse, Châteaux, donjons et places fortes ; V architecture militaire française, livre où il esquissait l'histoire de la fortification en France depuis les temps préhistoriques jusqu'à nos jours. L'ouvrage s'épuisa rapidement et il était devenu pratiquement introuvable car l'éditeur, uniquement préoccupé de considérations mercantiles, voulant se mettre au goût du jour, abandonnait la publication des œuvres d'intérêt permanent et ne rééditait plus les volumes épuisés. L'auteur dut donc chercher une autre firme et ce n'est qu'aujourd'hui qu'il peut nous présenter son texte à nouveau. Il a restreint au seul moyen âge le champ couvert par son livre mais, en même temps, il a étendu son enquête à tout l'Occident et au Moyen-Orient des croisades. L'ouvrage se distribue ainsi en sept chapitres : i°) L'origine de la fortification (Grèce, Gaule, Rome); 20) Le haut moyen âge; 30) La période romane; 40) Le xine siècle; 50) Le xive siècle; 6°) La fin du moyen âge; 70) La Renaissance et la fin du château-fort.

Pour le C.É.S.C.M., les chapitres 3 et 4 présentent un intérêt direct et c'est en nous limitant à ceux-ci que nous formulerons certaines réserves. L'auteur écrit : « le château de Carcassonne, du moins dans certains de ses éléments, d'une unité remarquable, remonte au deuxième tiers du xne siècle. [Ces éléments] sont d'ailleurs les plus importants, puisque les trois faces nord, est et sud, ne pouvaient tirer leur protection que de la science du maître d'œuvre » (p. 35). Or, dans un retentissant article (« Annales du Midi », 1966, p. 7-21), Pierre Héliot a montré que ces travaux étaient l'œuvre des Montforts et surtout des Capétiens, c'est-à-dire du xme s. L'opinion de P. Héliot n'aurait-elle pas dû être au moins indiquée? Le donjon cylindrique de Châteaudun, malgré sa grande importance pour l'étude de l'évolution des défenses, n'est pas mentionné (à notre connaissance du moins), lacune dont souffrait déjà l'ouvrage paru en 1953 et qui avait été signalée dans le « Bulletin de la Société nationale des Antiquaires de France » (1968, p. 226). Mais laissons ces petites vétilles; la nouvelle édition du livre de R. Ritter met à la portée des jeunes générations un ensemble d'idées aussi justes qu'enrichissantes, et c'est là l'essentiel.

Joseph F. Finô.