, xn- 310 pp. (« Pubbl. dell'Univ. cattolica d. Sacro Cuore, Saggi e ricerche », sér. III, Scienze storiche, 2).

Trop de comptes rendus ont depuis cinq ans signalé la publication du P. Picasso1 pour qu'elle ait échappé aux lecteurs des « Cahiers ». Mais, si des circonstances fortuites n'ont pas permis d'en faire plus tôt mention, on ne saurait pour autant négliger cette contribution à la connaissance des sources canoniques de la première moitié du xne s.

Le prof. Violante (qui a préfacé l'ouvrage) avait signalé l'intérêt de ces trois collections au P. Picasso, qui consacra à leur étude sa thèse de « laurea ». C'est ce travail qui est publié dans la collection de l'Université catholique de Milan.

Après une introduction qui décrit les mss. et la méthode suivie par l'auteur, une première partie est consacrée aux textes des collections, tandis que la seconde cherche à en préciser les dates et les lieux de composition, les sources, les thèmes et les tendances. Une troisième partie contient des appendices, la quatrième, les indices.

Les trois collections étudiées sont conservées dans trois mss. milanais : le ms. 11 de 1' « Archivio capitulare » de Saint-Ambroise et les ms. I, 145, inf. et II, 5 inf. de l'Ambrosienne. Avec le P. Picasso, nous désignerons les trois collections par les abréviations Amb. I, II, III.

Toutes trois sont des collections locales, composées à Milan ou dans la plaine padane pour être utilisées sur place. RUes ont été conservées au lieu de leur composition et chacune n'est connue que par un seul ms. Mais si, comme le souligne le prof. Violante, elles présentent pour l'historien de Milan un intérêt qui dépasse la seule histoire des sources canoniques, elles ne doivent pas être négligées par l'historien du droit canonique. Elles fournissent en effet un témoignage intéressant des manifestations locales du grand mouvement de compilation des textes canoniques qui, provoqué par la réforme grégorienne, se poursuivit jusqu'au milieu du xne s.

La Coll. Amb. I groupe deux cent quarante-six canons qui se succèdent sans subdivision en titres. Certains textes sont précédés de rubriques qui dégagent leur portée ou, plus exactement, la signification que leur attribuait l'auteur de la compilation. Le ms., qui nous l'a conservée, provient du scriptorium de vSaint- Ambroise. L'origine milanaise est donc indiscutable. La collection fut compilée entre 1130 et 1139, pendant le « petit schisme milanais », alors que l'archevêque de Milan avait été excommunié par le légat d'Honorius II et à l'époque du schisme romain, provoqué par la double élection pontificale de 1130.

Le P. Picasso reconnaît une dépendance de la collection dans sa première partie à l'égard de la Collectio canonum de Deusdedit. Pour la seconde partie les emprunts sont divers et diffus. Quarante et un textes pseudo-isidoriens et vingt-neuf passages provenant de Grégoire le Grand servent l'affirmation de la Primauté. On relève d'autre part trente-cinq canons conciliaires, vingt-quatre textes augustiniens et d'autres séries de sources moins nombreuses. En dehors de la Primauté romaine, la lutte contre la simonie, la discipline matrimoniale et un petit dossier anti-monastique constituent les sujets principaux de la collection.