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Colin Morris. — The Discovery of the Individual, 1050-1200. Londres, SPCK, 1972 (Church Histor. Outlines, 5)

[note bibliographique]

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Colin Morris. — The Discovery of the Individual, 1050-1200. Londres, S.P.C.K., 1972, 8°, 188 pp. (« Church Histor. Outlines », 5).

Dans une collection consacrée à des problèmes d'histoire proprement ecclésiastique, M. Morris présente une étude plus générale puisqu'elle vise à montrer l'évolution des esprits dans le sens de l'individualisme depuis le milieu du xie s. jusqu'à la fin du xue. Encore qu'il touche à des questions de dogme et de discipline (notamment en ce qui concerne la théorie latine de la rédemption et la pratique de la confession), son point de vue est surtout littéraire. C'est accessoirement qu'il traite d'iconographie (à propos du changement progressif dans la figuration du Christ) et, en dépit d'indications qui auraient mérité de se voir mieux expliciter, l'arrière-plan politico-économique reste un peu vague.

Malgré le titre de l'ouvrage, qui évoque une véritable « découverte », l'auteur est, en fait, plus réservé ; il veut plutôt montrer, lors de la seconde « renaissance » médiévale, une « réactivation » de l'intériorité augustinienne, liée elle-même au « Connais-toi toi-même » socratique. Sur ce terrain on le suit d'autant plus volontiers qu'il ne s'agit là aucunement d'une « discovery ». Mais les arguments de M. Morris nous paraissent d'une inégale pertinence ; si la référence à la théorie de l'intention est pleinement justifiée, ainsi que les pages sur l'examen de conscience, l'allusion au nominalisme abélardien relève d'un véritable glissement sémantique (p. 62). Ce qui est dit de Yamicilia est suggestif, mais il n'est pas sûr que l'amour courtois ait été moins personnalisé que celui des héros de Chrétien de Troyes, et de toute manière il faudrait mieux justifier l'assertion de la p. 113 selon laquelle le fin'amor n'aurait été « neither lofty nor profound ».

L'un des mérites du livre est l'abondance et le choix des citations. Qu'il s'agisse de textes satiriques, de passages de romans, d'hymnes religieux ou de traités théologiques, présentés à la fois en latin ou en vernaculaire et en traduction anglaise, ces extraits rendent agréable la lecture d'un petit livre qui non sans quelques redites, retrace plusieurs aspects significatifs d'une importante période de l'histoire médiévale.