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Ernstpeter Ruhe. — « De amasio ad amasiam ». Zur Galtungsgeschichte des mittelalterlichen Liebesbriefes, 1975 (" Beitr. z. Philol. d. Mittelalters", 10)

[compte-rendu]

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Ernstpeter Ruhe. — « De amasio ad amasiam ». Zur Galtungsgeschichte des miltelallerlichen Liebesbriefes. Munich, Fink, 1975, 8°, 468 pp. [ronéot] («Beitr. z. roman. Philol. d. Mittelalters », 10).

Le salut d'amour en latin, provençal et français au moyen âge, reflète l'essor et le déclin de la littérature courtoise, mais en tant que genre en soi-même il n'a reçu des spécialistes qu'une attention sporadique. Cette lacune est maintenant comblée en partie par E. Ruhe. Dans son livre il se donne pour but d'examiner tous les exemples connus de salut d'amour et, par une analyse synchronique, d'étudier et de définir la structure du genre, et son évolution par rapport à d'autres genres, en particulier la canso et les romans.

La discussion se présente donc sous cinq rubriques :

1. — Les débuts du genre en latin médiéval ; 2. — saluts d'amour en latin, provençal et français de 1160 à 1180 ; 3. — de 1210 à 1230 ; 4. — de 1260 à 1280 ; 5. — l'évolution finale du genre, a) de 1300 à 1450 et b) de 1450 à 1500. Il y a un appendice de trente-sept textes jusqu'ici inédits et des notes en profusion, mais pas d'index des nombreuses œuvres — saluts d'amour, romans et cansos — considérées. Le démembrement de la période centrale (1160-1280) en trois brèves périodes suppose à propos de la chronologie et de l'identité des auteurs une certitude qui ne se justifie pas toujours et, de plus, complique la référence aux notes à la fin du livre. Il aurait peut-être été plus opportun d'étudier le développement du genre sur l'ensemble de cette importante période, mais séparément pour chacune des trois langues.

L'exposé des débuts du genre, raffiné dès son apparition, est clair et de lecture facile. Il part de l'école de la cathédrale d'Angers, des œuvres de Marbode, Baudri de Bourgueil et Hilarius, continue avec les lettres de Regensburg, et arrive enfin à Abélard et Héloïse. L'auteur démontre l'influence des Arles didaminis et des traités du xne s. comme le Bationes didandi, qui codifiaient les parties composantes du genre épistolaire (salutatio, benevolenliae captalio, narratio, petitio, condusio), et aussi des exempla dans le Flores didaminum de Bernart de Meung.

Nous en arrivons ainsi à la poésie des troubadours, et là E. Ruhe n'est pas tout à fait sur son terrain. D'après lui, c'est à Arnaut de Mareuil, « un poète extraordinairement porté à innover..., le créateur du genre de Vensenhamen, et un poète qui dans ses nombreux poèmes se lance dans de nouvelles voies », que nous devons l'introduction du genre en provençal.

Et ainsi, d'un coup de baguette magique, le salut provençal est né. Ici E. Ruhe aurait pu adopter deux méthodes d'approche supplémentaires nécessitant une étude précise des textes des troubadours. La première était de considérer une influence possible du salut d'amour en latin médiéval sur la poésie des premiers troubadours, plusieurs générations avant Arnaut de Mareuil, et de méditer sur la perte probable d'œuvres en vieux provençal appartenant plus ou moins directement au genre du salut d'amour. La seconde méthode était d'examiner avec davantage d'attention le célèbre caria, Donna, cel que. us es bos amies (P. C. p. 351).

E. Ruhe étudie cette lettre dans la section 1210/30, ce qui permet de supposer qu'il est enclin à l'attribuer à Raimbaut de Vaqueiras. Appel et Pattison l'attribuaient plus ou moins sans réserves à Raimbaut d'Aurenga (éd. Pattison, XXIII), et Linskilll'a omise de son édition de Vaqueiras. Le style, le vocabulaire et les références portent la marque du jeune comte d'Orange, l'expérimentateur professionnel qui, dans Escotatz, mas no say que s'es, raille les nouveaux noms accollés aux vieux genres et qui, dans la caria en question, fait la louange de sa dame en dépit du bon sens, peut-être pour satiriser ce soi- disant nouveau genre comme Guilhem IX avait satirisé les poèmes de jois et de joven : « Dame, votre

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