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Poirier (Gérard A.). — L'étude en équipes (Students as partners in team-learning)

[compte-rendu]

Année 1978 42 pp. 84-86
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POIRIER (Gérard A.). — L'étude en équipes (Students as partners in team-learning). — Paris : F. Nathan ; Bruxelles : Labor, 1975. — 208 p., ill., 22 cm (Éducation 2000).

Le manuel pratique que nous allons découvrir est le résultat d'une expérience d'une dizaine d'années, soigneusement élaborée par l'auteur, conseiller pédagogique d'élèves-professeurs à l'Université de Berkeley (Californie). Commencée en 1963, son action prit une rapide extension, concrétisée par la création d'une association pour le « Team Learning », qui en 1968 avait déjà sensibilisé quelque deux mille enseignants et tenait, la même année, un congrès à Berkeley avec une centaine de participants.

A considérer le support théorique de la méthode, il est sûr qu'on pourrait lui trouver des précurseurs, sans même remonter à Coménius, dans le « monitorial system » des écoles anglaises du XIXe siècle, et, plus près de nous, dans le travail libre par groupes de R. Cousinet et dans la pédagogie coopérative de l'entre-deux guerres, dont la leçon nous revient aujourd'hui d'Amérique, parée du prestige de l'École de Lewin et de Moreno.

Aussi bien, plutôt que de nous ingénier à rechercher des ancêtres à une réflexion qui garde volontairement ses distances à l'égard de la théorie, évoquant parfois les schémas de R. Fourcade ou de J. Ardoino, il nous paraît préférable de suivre l'auteur sur le terrain de la méthodologie et de la conduite de la classe, où réside l'essentiel de son propos. Mais ce qui compte avant tout, c'est le climat social. Car, de toute procédure éducative, on peut dire que son efficacité « tient davantage à la façon dont elle se vit, qu'à la façon dont elle se fait » (p. 9). Formule frappante !

L'auteur, après tant d'autres, dresse d'abord un constat de faillite de l'enseignement traditionnel, qu'il définit comme linéaire (cf. fig. 7, p. 55) et rend responsable des réactions d'apathie et de démobilisation des élèves. Pourtant, il est de ceux qui croient que l'école peut, en se réformant, résoudre la crise de l'école. La solution consisfe à utiliser comme levier de l'apprentissage le jeu des interactions, tel que le mécanisme nous en a été rendu sensible par la dynamique de groupes. « La solidarité est l'essence de l'enseignement » (p. 179, cité d'après G. Highet, 1950).

Ce faisant, l'auteur récuse, comme un affranchissement insuffisant de l'enseignement linéaire, la pratique des groupes de niveaux, où l'individualisation méconnaît l'interdépendance. Il leur préfère des équipes hétérogènes, de 4 à 6 élèves, qui forment autant de microsociétés équilibrées, où les éléments les plus forts ou les plus mûrs viennent en aide des plus défavorisés. Chaque co-équipier et pas seulement le chef ou son second, doit se considérer comme comptable de l'atmosphère de travail et de l'auto-discipline à réaliser dans l'équipe. « L'heure est venue de mettre à l'essai des regroupements hétérogènes qui rassembleraient des élèves de capacités diverses, afin qu'il y ait interaction pour le bien du groupe. » (p. 15). Cette hétérogénéité est d'ailleurs le reflet de la société elle-même. L'État de Californie, où G. Poirier avait commencé par enseigner le français, en est l'exemple

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