Bibliographie et Science Politique

JEAN MEYRIAT

Technique auxiliaire, indispensable aux progrès de toute science, la bibliographie vit trop souvent en marge de l'activité scientifique, abandonnée à l'empirisme et quelquefois au désordre d'initiatives diverses et mal coordonnées. Il serait pourtant regrettable, soit que les savants la méprisent, ou la tiennent pour quantité négligeable, bonne à éprouver la patience des auteurs de thèses ; soit que les bibliographes la développent comme une pure technique, un peu ésotérique, coupée du mouvement scientifique et révélant ses charmes aux seuls initiés.

Un des principaux mérites, à nos yeux, du Cours de Mlle L.N. Maîclès est la volonté affirmée et constamment apparente de son auteur de renforcer le lien entre la science et la technique bibliographique. Elle insiste à plusieurs reprises sur le fait que la formule bibliographique actuellement la plus développée et la plus utile est celle des bibliographies spécialisées des différentes sciences. La bibliographie elle-même, telle qu'elle la conçoit et la décrit, si elle n'est pas une science, est du moins scientifique dans ses méthodes, dans sa rigueur, dans les exigences imposées à ceux qui veulent la pratiquer. C'est à ceux-ci d'abord que ce Cours s'adresse, c'est-à-dire aux « candidats aux examens de bibliothécaires ». II y a lieu à ce propos de se réjouir que la Direction des Bibliothèques de France ait fait inscrire la bibliographie parmi les matières que doivent étudier les candidats au diplôme supérieur de bibliothécaire, récemment créé, et que Mlle Maîclès ait été depuis lors chargée de la partie essentielle de cet enseignement, double garantie que les étudiants (et leurs professeurs) trouveront désormais plus facilement, auprès de leurs bibliothécaires, l'aide et les orientations dont ils ont constamment besoin. Mlle Maîclès a consacré à cette iceuvre, depuis des années, une activité et une compétence dont la

Lille, Giard, 1954, in-4°, xn-350 p., 50 fr. suisses.