Paris, A. Pedone, 1953. 468 Le titre de cet important ouvrage dénote un malaise que sa lecture ne parvient pas dissiper entièrement La préoccupation maîtresse de auteur va droit au centre de la crise qui affecte les rapports du droit et de la science politique est un fait que les spécialistes du droit international et ceux des relations internationales travaillent le plus souvent chacun de leur côté sans chercher se comprendre éminent juriste est Ch de Visscher voulu montrer ici que ces deux séries de recherches doivent marcher de pair sans pour autant se confondre Au cours de la première partie de son ouvrage livres et II) pleine aper us suggestifs il analyse dans la double perspective histo rique et logique le problème des rapports entre le droit et le pouvoir dans la sphère des rapports internationaux Cette étude permet de faire ressortir le rôle primordial du facteur politique dans les relations entre les Etats et éclairer par contraste les artifices de la plupart des théories forgées dans le but de construire une science juridique internationale La seconde partie livres III et IV constitue une revue des principaux problèmes du droit inter national statut de Etat sources du droit règlement des conflits envisagés sous angle des rapports de force ils expriment La démonstration ainsi apportée vérifie pleinement les conclusions de la première partie Il est pas question entrer dans le détail des vues exposées par de Visscher Un livre aussi riche ne se résume pas Mais il importe de se demander en quoi cette enquête contribue opérer la délimitation du droit et des relations internationale Si on en rapporte la conclusion de ouvrage la question paraît admirablement résolue étude des relations internationales pour objet observer et expliquer les faits celle du droit comme de toute science normative est dominée par une orientation essentiellement téléologique 432 Fort bien mais si on revient au contenu de ouvrage la distinction entre ordre des faits et celui des normes paraît beaucoup moins satisfaisante Je veux dire par là que de Visscher fait la part si belle au phénomène politique on en vient se demander si autonomie de la science juridique dans les rapports internationaux est pas une simple illusion Il est sans doute nécessaire de dénoncer les artifices des constructions doc trinales et de confronter les théories avec la réalité Maïs la question demeure