Sur la prévision
de T investissement des entreprises et quelques travaux économétriques récents
Henri ROUILLEAULT
Administrateur de l'INSEE
Chargé du Bureau de l'Actualité Économique
à la Direction de la Division
Avant d'indiquer quelles sont les prévisions de la Direction de la Prévision en matière d'investissement des entreprises, on rappelle ici quelques-unes des difficultés de la modélisation de l'investissement et les pistes offertes par plusieurs études récentes effectuées à la DP.
1. - Fragilité de la prévision de l'investissement des entreprises
L'investissement des entreprises, qui est à la fois une composante importante de la demande et un facteur déterminant des fluctuations de l'offre, constitue l'une des variables macro-économique les plus difficiles à représenter économétrique- ment et, avec le commerce extérieur et les stocks, à prévoir (J.P. Cling, J. Fayolle, [1986]). Cette difficulté est notamment imputable aux incertitudes statistiques sur le partage volume/prix et les déclassements, et à la colinéarité des variables explicatives.
La fonction d'investissement de Metric (dans laquelle l'investissement en matériel des SQS hors GEN est expliqué de manière additive par un effet d'accélérateur pondéré par le coût relatif des facteurs et par un effet de profit moyen) retrace mal les années postérieures à 1978. La reprise de l'investissement est en particulier fortement surestimée en 1979 et sous-estimée en 1980. L'ampleur des résidus atteint ou dépasse en valeur absolue 4 % du niveau de l'investissement, soit parfois davantage que la variation constatée. Cette situation est commune à tous les modèles. La précision des équations en taux d'accumulation de DMS ne doit pas à cet égard faire illusion ; une fois l'investissement ramené en niveau, l'imprécision est du même ordre (P. Morin, M. Norotte, [1985]).
(*) Communication au colloque Gis-Ecodix du 1er octobre.
REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE - n° 40-4Í, 2» et 3° trimestre 1987 49