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Quatre idées sur les services, la croissance et le développement

[article]

Année 1988 43 pp. 229-230
Fait partie d'un numéro thématique : Le dynamisme des services aux entreprises
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Quatre idées sur les services, la croissance et

le développement

Yves BERTHELOT*

Secrétaire-Général Adjoint de la CNUCED

1. Nous ne sommes plus au temps des thèses simplistes du type « l'industrie crée les richesses, les services créent l'emploi ». Les pertes et les gains de compétitivité relative enregistrés par telle entreprise ou tel pays dans les dix dernières années ont amplement montré que, dans un monde multipolaire où les biens matériels se standardisent, c'est bien du « service ajouté » (conception, distribution, crédit, publicité) que proviennent de plus en plus les possibilités de différenciation, d'innovation, voire de combinaison « personnalisation/production de masse », qui demeurent les conditions de génération de valeur ajoutée.

2. Le phénomène dit de « dé-matérialisation » de la production (c'est-à-dire d'une augmentation des intrants serviciéis par rapport aux intrants matériels) est porteur, pour les pays en développement (ainsi que, soit dit en passant, pour bon nombre de pays moyens) d'autant de promesses que de menaces :

— certains entrevoient par exemple l'émergence d'une division internationale du travail où les avantages comparatifs des acteurs seraient de plus en plus construits ou acquis (reposant principalement sur la matière grise), ce qui se traduirait par une moindre dépendance du Tiers Monde à l'égard de ses dotations naturelles en facteurs, et donc une possibilité de rompre le cercle vicieux qui le condamne encore souvent à exporter de plus en plus pour de moins en moins de profit ;

— d'autres redoutent que cette redistribution des cartes ne se fasse au profit des acteurs dominants et que les services à fort contenu d'information (et à forte valeur ajoutée) ne restent l'exclusivité des grands groupes industriels ou financiers et des grands pays, et que les pays moins riches, faute d'accès aux grands réseaux globaux, ne restent en marge de la révolution servicielle, ne produisant et n'exportant que des services traditionnels (tourisme et transports) ou à fort contenu de main-d'œuvre (codage de données, traitement primaire et collecte de l'information).

3. Dans la négociation en cours, menée sous l'égide du GATT (Uruguay Round), les pays en développement ont parfois été décrits comme des « empêcheurs de libéraliser en rond ». Cette vue caricaturale ne correspond que de très loin à la réalité. Il existe toutefois de nombreuses raisons pour lesquelles les pays du Tiers-

(*) Les vues exprimées ici doivent être considérées comme propres à leur auteur et ne reflètent pas nécessairement celles de la CNUCED.

REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE - n° 43, Í" trimestre 1988 229

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