Nouveaux services et renouveau des services
Olivier RUYSSEN
Administrateur principal Commission des Communautés européennes
Direction générale Marché intérieur et affaires industrielles*
Nouveaux services : un fourre-tout commode
Quand on traite des services aux entreprises, il est de bon ton de se livrer à l'exercice consistant à définir de quoi on parle (ce numéro spécial s'y est d'ailleurs conformé), pour tenter de mettre un peu d'ordre dans un domaine difficile à cerner avec précision. En matière de « nouveaux services », un tel exercice relève de la gageure puisque précisément, ce qui est « nouveau » se doit de résister à toute tentative de recasement dans des nomenclatures préétablies.
De fait, il s'agit d'une catégorie qui se développe à la marge du secteur des services aux entreprises, sur laquelle on peut entendre des discours enthousiastes (les « nouveaux services » vont être les ressorts d'une nouvelle croissance) ou désabusés (les « nouveaux services », on en parle beaucoup, on ne les voit jamais), et qui constituent un fourre-tout commode.
Plutôt que d'envisager de les définir, ce qui ne servirait pas à grand chose, mieux vaut se demander pourquoi on parle de « nouveaux services », afin de tenter de comprendre les forces qui poussent à leur développement, et d'apprécier leur signification dans le processus de tertiarisation du système productif.
Il semble qu'il y ait trois raisons majeures :
— on parle de « nouveaux services » quand il s'agit pour les entreprises de résoudre des problèmes nouveaux posés par l'évolution de leur environnement (technologique, économique, réglementaire, social,...) ;
— on parle de « nouveaux services » quand on constate qu'un service traditionnel peut être produit sur le marché selon des modalités (techniques organisa- tionelles,...) nouvelles ;
— on parle de « nouveaux services » autour du développement des technologies de l'information et de la communication.
(*) L'auteur s'exprime à titre personnel.
REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE - n° 43, 7" trimestre 1988 129