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La révolution des services financiers

[article]

Année 1988 43 pp. 103-106
Fait partie d'un numéro thématique : Le dynamisme des services aux entreprises
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La révolution des services financiers

Jean SAINT-GEOURS

Les services financiers rendus aux entreprises se sont considérablement développés et diversifiés depuis une quinzaine d'années. Ce phénomène participe certes du mouvement plus général qui situe de plus en plus la valeur ajoutée dans les actions de l'intelligence — recherche, logiciel et marketing, par exemple — dans le « comment » de la production, dans les raffinements de la consommation, relativement à la production proprement dite des biens matériels. Aussi bien constate- t-on que les investissements intellectuels prennent une importance grandissante à côté de la formation brute de capital fixe. Le développement des services financiers doit cependant son ampleur à la prodigieuse extension des fonctions financières dans un système monétaire non soumis aux contraintes de la régulation et des réglementations, et où les risques de bouleversement des conditions générales des contrats se sont ajoutés aux risques d'insolvabilité. Utilisateurs et promoteurs de réseaux, les services financiers épousent enfin les progrès des télécommunications dans le monde.

Jusqu'à la fin des années 70, la banque et la finance se ramenaient à quelques actes assez simples. Le crédit à la production était lié au rythme des dépenses et des recettes. Généralement, les entreprises géraient elles-mêmes leur trésorerie de façon fruste. La gestion de la trésorerie en devises pouvait reposer sur des parités stables — sauf dans les périodes de tension — et était souvent enserrée par le contrôle des changes (en France, en Grande-Bretagne,...). La gamme des recours aux ressources longues n'était pas bien large et comportait essentiellement les émissions de valeurs mobilières et les emprunts aux établissements spécialisés. Enfin, l'acheminement des flux de fonds était passif et relativement lent.

Trait particulièrement important, une réglementation aux multiples objectifs — politique monétaire, police des marchés, protection des contractants,... — limitait la liberté de manœuvre. Les taux d'intérêts étaient fixés ou surveillés ; les vocations des établissements de crédit différenciées et délimitées ; les opérations étroitement définies par des autorisations et des procédures.

Des ruptures générales, politiques, économiques et financières, se produisent entre 1966 — guerre au Vietnam sans discipline d'économie de guerre aux États- Unis — et 1973 — élévation brutale et forte du prix du pétrole par les États producteurs ex-dominés. Si l'on se place dans une perspective longue, on peut dire que tend vers sa fin une ère coloniale marquée par l'assujettissement de continents entiers par les pays industrialisés. Que, dans le même temps, et non sans rapport avec ce crépuscule, deux cartels se défont. Le cartel des États développés

REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE - n° 43. V» trimestre 1988 103

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