Les restructurations financières dans l'industrie française de l'assurance :
à l'aube des privatisations
Sylvie RUDEL
Assistante à l'université de Montpellier I Équipe de Recherche sur la Firme et l'Industrie (ERFI)
Cet article se propose de faire le point, non seulement sur les processus de restructurations financières qui ont affecté les principaux groupes d'assurances français durant ces dernières années, mais aussi, de mettre en évidence les logiques propres de régulation et d'évolution du système d'assurance lui-même.
Nous serons amenés à présenter cette analyse à la fois structurelle et stratégique en s' appuyant sur la conception de méso-système défini comme étant un regroupement d'acteurs au sein du système productif pris dans le champ d'analyse intermédiaire entre les niveaux micro et macro-économiques. L'environnement spécifié des acteurs sera alors appelé un environnement de type méso-économique (1), dans lequel les logiques d'action sont estimées convergentes (ou cohérentes) au sein de structures organisées (ou hiérarchisées, régulées) pour autant que l'on se réfère à un méso-système stable.
Ainsi, lorsque nous observons les structures organisées autour des métiers d'un méso-système spécifié, nous mettons en évidence l'émergence d'une « technologique » (Floriot). Quand ces structures s'organisent à l'intérieur du méso-système considéré, autour des missions c'est-à-dire des types de besoins satisfaits par le méso-système, nous parlerons d'une logique de marché (Valla). Enfin, organisées autour de règles et d'usages il s'agira essentiellement d'une logique institutionnelle.
Or, cette dernière domine pour l'essentiel dans l'assurance (2) contribuant à la régulation du méso-système d'assurance au sein duquel agissent des groupes privés, des groupes nationalisés et des mutuelles d'assurance.
La logique d'action dominante chez ces acteurs est en effet l'accumulation financière. La règle institutionnelle qui assure la régulation du méso-système s'exprime sous forme de mise en provisions techniques du total des primes payées par les assurés en garantie des risques acceptés.
(1) Terme emprunté et dérivé du méso-environnement d'I. ANSOFF.
(2) Cf. note thèse consacrée à 1'« analyse industrielle du secteur de l'assurance », chapitre 1.
REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE - n° 43, Í" trimestre 1388 83
