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?.-?. VICAIRE*

NOTE SUR LA MENTALITÉ DE SAINT DOMINIQUE

Je remercie les Annales du Midi de me permettre de joindre cette note à la communication de M?le Thouzellier. Je remercie celle-ci du ton amical de son article; en particulier, je suis touché qu'elle rappelle ma piété envers saint Dominique, sachant qu'elle n'entend pas jeter par là un soupçon d'apologie sur mes positions d'historien. Mais n'est- elle pas trop généreuse quand elle qualifie de « jugement porté par l'histoire »x les constructions et spéculations des Dominicains pour décorer leur fondateur du titre de premier des inquisiteurs? Ceux qui ont parcouru cette littérature monotone et touffue savent que son ressort n'en fut pas tant la passion de l'histoire que la vanité corporative, en un temps où l'inquisition paraissait providentielle et glorieuse2. L'histoire véritable, celle qui à partir d'Echard et des Bollan- distes s'est efforcée de découvrir un saint Dominique authentique en commençant par l'édition et la critique des sources, porte de tout autres jugements. Par rapport à ces jugements, celui d'un Scheeben par exemple3, les mots « mentalité précocement inquisitoriale » de MUe Thouzellier, accompagnés d'un catégorique « ne fait aucun doute », ne sont pas une atténuation.

? n'est pas question de reprendre après elle, et tant d'autres depuis le xrv* siècle, le commentaire du mince dossier de Dominique inquisiteur. Son article n'accroît pas le nombre des pièces du dossier et, je puis le dire au terme d'un examen sincère, ne m'apporte pas de raison de modifier l'interprétation que j'ai donnée de ces pièces dans l'étude qu'il met en cause. Il substitue ses commentaires à ceux de cette étude sans vraiment discuter les motifs qui les appuyaient, par exemple à propos