Couverture fascicule

Olivier Faron, La ville des destins croisés. Recherches sur la société milanaise du XIXe siècle (1811-1860), 1997

[compte-rendu]

Année 1999 1999-1 pp. 232-234
Fait partie d'un numéro thématique : Faire son chemin dans la ville. La mobilité intra-urbaine
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Olivier FARON, La ville des destins croisés. Recherches sur la société milanaise du XIXe siècle (1811-1860), Rome, École Française de Rome, 1997, 603 p.

Ce travail représente une thèse d'histoire-science sociale. Elle se résume en la rencontre d'une source, d'une ville, d'une ambition méthodologique : l'anagrafe, Milan, la reconstitution des destins croisés d'une population de citadins.

Les registres de population ne constituent certes pas une source méconnue, mais de manière non moins évidente, c'est une ressource encore sous-utilisée. Il y a à cela des raisons diverses qui relèvent de l'historiographie, mais aussi de la technique car ce sont des documents massifs et complexes qui imposent à la fois imagination et maîtrise méthodologiques. L'anagrafe qui a fonctionné en Italie au XIXe siècle, surtout dans de grandes villes comme Milan, n'échappe pas à cette règle. Créé en 1811 à l'initiative des autorités françaises, il a été maintenu et amélioré comme un outil policier et administratif de contrôle d'une population urbaine turbulente. C'est donc un « miroir statistique » qui, comme tout miroir, est à l'occasion un peu menteur. Il y a des carences en matière d'enregistrement des mort-nés, des décès en bas âge, des émigrations, qui sont identifiées et corrigées quand cela se justifie. Le biais le plus important est autre, et typique de Milan pour ce que j'en sais, c'est la « nucléarisa- tion » des ménages due directement au mode de fonctionnement et de mise à jour de l'anagrafe. Un chapitre de plus de cent pages est consacré à la « défense et illustration » de cette source, et aux procédures de constitution d'échantillons massifs que l'on ramènera à deux chiffres : 8 962 fiches de famille, 48 888 individus (principalement pour la période allant de 1811 à 1860).

Un excellent et relativement simple exemple de la richesse documentaire ainsi accumulée est la mesure des composantes du croît démographique milanais durant la première moitié du XIXe siècle. Les estimations classiques attribuent plus de 90 % d'une croissance soutenue mais sans excès (+ 27 %) au solde naturel. La documentation anagrafique elle, l'attribue à concurrence de 60 % environ au solde migratoire.

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