Couverture fascicule

Giovanna Da Molin (sous la direction de), Senza famiglia. Modelli demografici e sociali dell'infanzia abbandonata e dell'assistenza in Italia, 1997

[compte-rendu]

Année 1999 1999-1 pp. 225-226
Fait partie d'un numéro thématique : Faire son chemin dans la ville. La mobilité intra-urbaine
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Giovanna DA MOLIN (sous la direction de), Senza famiglia. Modelli demogra- fici e sociali dell'infanzia abbandonata e dell'assistenza in Italia (secc. XV-

XX), Bari, Cacucci, 1997, 455 p.

L'époque moderne est marquée par une évolution majeure du système d'assistance : on passe d'une aide multiforme à des secours différenciés par catégorie sociale ou par sexe. Dans cet ouvrage qui prolonge l'œuvre de longue haleine engagée par Giovanna Da Molin sur un sujet aussi important, quatorze études de cas passent en détail l'assistance apportée principalement aux enfants. La précocité et la spécificité italiennes y éclatent au grand jour. Dès le xiiP siècle, les enfants abandonnés sont par exemple recueillis à Sienne. Sur 100 nouveau-nés, 10 sont esposti aux xve-xvie siècles et 16 au milieu du xvne siècle.

Le phénomène majeur est l'extrême fragilité des conditions de vie des familles et donc des enfants. À Naples au xvnT siècle, on constate un effet évident des crises alimentaires sur l'augmentation des abandons. Les enfants délaissés sont alors souvent âgés et légitimes. Les trois quarts d'entre eux périssent moins d'un mois après avoir été recueillis. Suite à « l'année de la faim » de 1764, l'ensemble du système de prise en charge des enfants abandonnés a tendance à se dégrader. La situation florentine montre bien comment l'extrême mortalité dépend en dernier ressort de l'organisation d'ensemble d'un tel système. Plus tôt les enfants sont confiés à des nourrices externes, plus leur chance de survivre croît.

Rarement rendus à leur famille d'origine, les petits abandonnés bénéficient (quand ils échappent aux effroyables menaces sanitaires qui pèsent sur eux) de conditions plutôt bonnes. À Florence au XVe siècle, le destin des apprentis, qu'ils soient abandonnés ou non, est semblable. En revanche, il apparaît difficile de trancher sur le terme du destin de l'abandonné. À Venise, les responsables d'institutions pour abandonnés entrent en opposition avec les patrons, à propos de l'apprentissage. À Catane, se multiplient des institutions pour les femmes. Elles sont toutefois très différentes si ces dernières ont ou non une famille, ou sont ou non jugées dangereuses. Ces conservatoires adoptent des règles de vie proches de celles des couvents. On en arrive ainsi à Rome, à la décision de retirer des filles à leurs familles d'accueil pour les confier à de telles institutions.

Si la majeure partie de tels dispositifs sont destinés aux femmes, il en existe pour les jeunes garçons, notamment pauvres. C'est le cas de l'Albergo di virtù, fondé à Turin à la fin du xvie siècle. La discipline y est toutefois plus difficile à mettre en place. On constate ainsi à la fin du xvnT, un grand nombre de refus des cours professionnels, se traduisant par des fuites.

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