MA DÉCOUVERTE DE L'AMÉRIQUE
par André Conquet
« La vérité ne triomphe jamais, mais les opposants finissent par mourir. »
Lancinant, ce propos désabusé me taraudait l'esprit, tandis que F. Richaudeau me demandait cet article pour Communication et langages. « Pourquoi ne pas mettre noir sur blanc les souvenirs de votre voyage aux Etats-Unis, en 1 953 ? C'est toute une époque qui revivrait, inconnue de beaucoup, surtout des plus jeunes. » Pourquoi pas, en effet ? Nous avions souvent parlé de ce qu'il représentait pour moi : une amitié s'était forgée au cours de ces échanges passionnés. Je promis !
Une bourse du département d'Etat
J'avais, à la demande de l'attaché culturel américain, posé ma candidature à l'une de ces bourses d'études que le département d'Etat réservait alors à ceux qu'il appelait, drôlement, leaders and specialists. A la rigueur, je pouvais mériter les deux qualificatifs... Directeur général des Ateliers-écoles de la Chambre de commerce de Paris, j'avais la responsabilité de quelque 3 500 jeunes gens et jeunes filles, répartis dans sept établissements. 53 métiers y étaient enseignés, dont la sanction était le C.A.P. : des métiers de l'aiguille à ceux de l'alimentation, en passant par ceux du cuir, du bâtiment,