PETIT TRAITE DE LA LIGATURE
par Jérôme Peignot
Dans sa monumentale étude sur les caractères, au chapitre des linéales, évoquant leur place dans les tracés épigraphiques grecs et latins, René Ponot1 a cette remarque : « Sous les empereurs romains, des lettres comme N et E, N et 0, M, H et N étaient souvent réunies dans les inscriptions grecques appliquant à l'épigraphie des ligatures qui foisonnaient dans les manuscrits. A Rome, bien entendu, on n'était point en reste et, souvent, pour gagner de la place, on soudait AR, CO, PI, MAE, etc. Ce genre de logotype se place au centre des préoccupations de quelques-uns d'entre nous. »
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L'écriture typographique : une affaire de ligatures
En effet, comme c'était déjà le cas pour l'écriture du plomb, l'écriture photocomposée se trouve, elle aussi, contrainte de résoudre la quadrature du cercle, savoir : concevoir des archétypes sans pour autant s'éloigner par trop de l'écriture manuelle. D'aucuns diront : soit pour la constitution de lettres, seules capables d'assurer
* Voir compte rendu « Écriture et typographie » dans le numéro 72 de Communication et langages, qui précisément avait omis de mentionner l'intervention, très appréciée, de Jérôme Peignot.