Bulletin de l'Association française pour l'Etude du Quaternaire
1981-3-4 - pages 159-172
LES LOESS D'IVILLE (EURE)
FACIÈS RÉGIONAL DE TRANSITION
ENTRE DEUX PROVINCES LOESSIQUES MAJEURES
DU BASSIN DE PARIS
par Y. DEWOLF *, M. HELLUIN et M. VAZART*
, J.P. LAUTRIDOU
RESUME
ABSTRACT
L'étude des séquences loessiques constitue, en dépit de hiatus indiscutables, le meilleur moyen d'investigation et donc de compréhension d'une période froide. Elle permet ainsi de discerner les changements dynamiques et climatiques tant sur le plan géographique que chronologique.
La Normandie se révèle être une zone particulièrement favorable pour l'étude des loess et l'établissement d'une chronostratigraphie régionale en raison de l'épaisseur de ses dépôts éoliens et de la remarquable conservation des limons anciens qui couvrent une grande partie du Pleistocene. Ainsi l'étude détaillée des grandes coupes de loess du Nord-Ouest et de l'Ouest du Bassin de Paris met en évidence l'existence de deux provinces paléoclimatiques weichséliennes :
- la paléoprovince normande (type Saint-Romain) caractérisée par ses limons à doublets, des horizons gleyifiés et de fréquentes structures de gélifluxion (Lautridou, 1968).
- La paléoprovince sequanienne (Saint-Pierre- les-Elbeuf - Mantes - Chaudon) à loess carbonates et horizons humifères (Lautridou, 1974 - Dewolf, 1978).
Entre les deux s'intercale une zone de transition à faciès mixte dont faisaient partie les grandes coupes de Roumare et Mesnil-Esnard (fig. 1 , fig. 4) malheureusement disparues. Iville, quoique montrant une stratigraphie un peu moins dilatée, présente l'avantage d'exister encore (mais pour peu de temps sans doute), d'où l'intérêt majeur de l'analyse que nous présentons ici.
* Laboratoire de Géographie physique de l'Université (Pans 7 (France) t# Centre de Géomorphologie du CNRS, rue des Tilleuls. Caen (France)