Plan

Chargement...
Couverture fascicule

L'islam à domicile

[article]

Année 1997 65 pp. 77-89
Fait partie d'un numéro thématique : L'hospitalité
doc-ctrl/global/pdfdoc-ctrl/global/pdf
doc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/resetdoc-ctrl/global/reset
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
Page 77

Jocelyne Cesari

L'islam à domicile

La découverte que l'islam est dorénavant « deuxième religion de France » apparaît comme la grande surprise, mêlée de crainte, de ces deux dernières décennies. Les réticences, avouées ou implicites, sont liées au fait que ces immigrés qui surgissent de l'anonymat et de l'indifférence sont pour certains installés en France depuis plusieurs décennies, une grande majorité d'entre eux provenant des sociétés de l'ancien empire colonial. Immigrés et, qui plus est, anciens colonisés : voilà qui va peser lourdement sur la perception française et expliquer en partie les difficultés à reconnaître l'islam à égalité avec les autres religions présentes dans l'Hexagone. Il faut en effet se rappeler que la migration maghrébine a, plus que toute autre, longtemps été considérée comme une migration de travail provisoire n'ayant pas vocation à devenir une migration de peuplement, tant par les gouvernants des États d'origine, qui venaient de conquérir leur indépendance de haute lutte, que par ceux de la société française. Cet accord tacite entrait d'ailleurs en conjonction avec le projet migratoire des intéressés eux-mêmes, envisagé comme une mobilité limitée en vue d'une accumulation de capital devant être réinvesti dans le pays d'origine. L'échec de ce projet, devenu patent à la fin des années 70 avec la recomposition et l'agrandissement des familles dans l'Hexagone, a conduit ces migrants à une modification de leurs rapports à la société française, marquée par une visibilité plus grande de l'appartenance islamique, mais aussi des nouvelles générations, nées ou scolarisées en France. Ainsi, la multiplication des salles de prière, le phénomène « beur », les émeutes urbaines, les attentats racistes sont autant d'événements qui vont introduire la question de l'islam au cœur du débat politique français.

Or l'incompréhension est complète. La grande majorité des Français découvre avec stupeur que l'islam, dans l'Hexagone, compte plus de quatre millions d'adeptes, dont près de la moitié sont français. Les vieilles

77

doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw