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Au pays de la peur déniée

[article]

Année 1993 57 pp. 121-130
Fait partie d'un numéro thématique : Peurs
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Françoise Zonabend

Au pays de la peur déniée

La Hague, extrême pointe ouest de l'isthme du Cotentin, est une étroite presqu'île passée aujourd'hui sous l'emprise de l'industrie nucléaire. En effet, sur ce triangle d'à peine vingt kilomètres de côté, on trouve rassemblés tous les types possibles d'établissements nucléaires. Sur la côte est de la presqu'île, à l'un des points de passage obligé vers la Hague, tout juste à la périphérie de la ville de Cherbourg, se trouve l'arsenal où sont construits les sous-marins à propulsion nucléaire. A l'autre entrée de la presqu'île, sur la côte ouest, est édifiée la centrale à énergie nucléaire de Flamanville. A la pointe de la Hague, au bout du plateau surplombant la mer, s'élèvent les bâtiments de la plus importante usine au monde de retraitement des combustibles irradiés. Enfin, à cette usine est accolé un centre de stockage des déchets nucléaires de moyenne activité.

Sauf l'arsenal, implanté à Cherbourg depuis le xviiie siècle, les autres établissements ont été édifiés dans la presqu'île il y a à peine trois décennies. Ainsi, en vingt ans, cette région rurale vouée à l'agriculture et à la pêche, oubliée en quelque sorte par la civilisation moderne, s'est trouvée transformée, bouleversée, sous l'effet d'une industrialisation intense orientée vers un seul type de technologie : l'exploitation de l'atome. En moins d'un quart de siècle, la Hague est passée de l'âge de la charrue à l'ère nucléaire. Dès lors, comment vivent et réagissent les gens de la Hague, devenus les riverains de ces établissements nucléaires? Expriment-ils une peur quelconque ? Manifestent-ils une anxiété à vivre là, dans ces lieux à hauts risques?

Certes, l'industrie civile nucléaire, de très haute technicité, est emblématique de notre époque et, à ce titre, elle peut être source de prestige pour la population environnante. De fait, dans les récits sur l'histoire de l'implantation de ces usines, où se dit l'irruption du monde moderne sur cette presqu'île isolée, on décèle, chez les hommes et les femmes de la Hague, une certaine fierté pour avoir accepté ces défis dangereux

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