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RDA : traces, vestiges, stigmates

[article]

Année 1992 55 pp. 43-53
Fait partie d'un numéro thématique : L'Est : les mythes et les restes
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Annette Leo * RDA : traces, vestiges, stigmates

Berlin-Est, Unter den Linden : les grilles sont fermées, à l'entrée de la Nouvelle Garde (Neue Wache) de Schinkel. Les deux soldats qui, naguère, se tenaient à droite et à gauche des colonnes, immobiles comme des statues par roulements de trente minutes, ne sont plus là. Le passant, pour peu qu'il soit curieux, peut jeter un coup d'œil sur l'intérieur sombre du monument à travers les barreaux. La flamme éternelle continue de brûler dans son caisson pyramidal de verre. On peut lire encore sur les murs les inscriptions à la mémoire « du fascisme et du militarisme ». Seul manque l'imposant emblème de la RDA sur le mur frontal, mais on peut encore en discerner les contours sur la pierre.

Fini le temps où les touristes venaient assister, mi-admiratifs, mi- choqués, à la relève de la garde, regarder les soldats dans leurs uniformes se mettre en mouvement au commandement, lancer en l'air une jambe après l'autre, en cadence, comme des marionnettes. Fini aussi le temps où, à intervalle régulier, les limousines noires s'arrêtaient devant l'escalier conduisant au monument, où des hommes gris déposaient à pas lents leur gerbe dans la crypte, au son de la musique militaire. Que ce fût à l'occasion de la visite d'une délégation étrangère ou d'une fête nationale, la Nouvelle Garde était toujours un lieu privilégié pour ce genre de rite protocolaire.

A proprement parler, la formule gravée dans la crypte (« Aux victimes du fascisme et du militarisme ») n'engageait pas à grand-chose, plaçant sur un même pied victimes et coupables ; inscrite en ce lieu stratégique pour les dépôts de gerbes et de couronnes, elle incarnait la fossilisation de la pensée d'État concernant la période fasciste, d'une pensée totalement soumise aux exigences de la puissance étatique en termes de légitimation.

* Historienne, Berlin.

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