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La physionomie de l'homme impudique

[article]

Année 1987 46 pp. 79-91
Fait partie d'un numéro thématique : Parure pudeur étiquette
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Jean-Jacques Courtine et Georges Vigarello

La physionomie de l'homme impudique

Bienséance et « impudeur » : les physiognomonies au XVIe et au XVIIe siècle

Les etymologies datent ordinairement de la fin du XVe siècle (Bloch et Warburg) ou bien du XVIe siècle (Littré) l'apparition du terme pudeur dans la langue française. Ainsi Vaugelas attribue-t-il la paternité du terme à Desportes (1546-1606), poète de cour et auteur d'œuvres galantes annonciateur du goût classique, qui passait pourtant pour avoir un extérieur fort négligé.

A l'apparition du mot correspond la montée du sentiment. Les perceptions de la décence et de la pudeur se déplacent lentement : le sentiment individuel de pudeur, comme réalité psychologique vécue et perçue, est l'une des empreintes dans la sphère subjective de cette instauration progressive des distances sociales qui va s'établir au cours du XVIe et du XVIIe siècle, avec la constitution d'une société civile conçue sur le modèle de la Cour. La pudeur est intériorisation de telles distances : elle est leur reflet, mais aussi une nécessité psychologique qui les fonde et garantit leur maintien, sous la forme d'une exigence intérieure ressentie par le sujet. Elle appartient aussi à cet ensemble de sentiments, à ce faisceau de contraintes subjectives où se constitue la sphère psychologique et morale de l'homme classique et que réclame de lui le développement des pratiques de civilité : décence, modestie, retenue, prudence, honnêteté, amabilité ou noblesse d'âme.

Cela ne va pas sans une recrudescence dans la vie sociale ou personnelle d'une observation du corps. Ainsi la montée du sentiment de pudeur dans le champ des pratiques civiles au cours des XVIe et XVIIe siècles participe-t-elle d'une éducation du regard sur le corps. Un travail « négatif » d'abord, employé à gommer plusieurs manifestations de ce corps : ne rien montrer, voiler ostensiblement certaines zones, ou encore ne pas regarder, tenir les yeux baissés. Mais un travail qui a aussi son versant « positif », avec ses signes et son code, ses manifestations de surface. Il doit se « voir » : « Quelle aimable pudeur sur leur

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