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Un problème de minorités : les sous-populations religieuses en Hongrie dans les années 1820

[article]

Année 1990 1990 pp. 439-444
Fait partie d'un numéro thématique : Démographie des villes et des campagnes
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ANNALES DE DEMOGRAPHIE HISTORIQUE 1990 Société de Démographie Historique - E.H.E.S.S. Paris, 1990

UN PROBLEME DE MINORITES :

LES SOUS-POPULATIONS RELIGIEUSES

EN HONGRIE DANS LES ANNÉES 1820

par Agnès B. LUKÂCS*

Le concept de "sous-population" est indissociable de celui de "population" ; il en existe une définition large, qui renvoie aux idées d'ethnos et de cohors. Nous partirons de la notion classique de démos pour présenter les sous-populations appartenant à différentes confessions qui vivaient sur le territoire hongrois dans les années 1820.

En Hongrie, depuis 1949, l'appartenance religieuse n'apparaît plus sur les questionnaires du recensement, ce que Andrâs Klinger a justifié en 1963 de la façon suivante : "A l'heure actuelle, en raison de la disparition des différences économiques, les écarts démographiques entre les personnes de différentes religions ont aussi, en règle générale, cessé d'exister. Ceci étant, il n'est plus nécessaire d'analyser la répartition de la population par religion, et donc la situation et le mouvement démographique des personnes appartenant aux diverses confessions. Notons cependant que l'étude des données démographiques dans l'ancienne Hongrie suppose la connaissance de données relatives aux religions, les différences dues à la situation socio-économique ne pouvant souvent être analysées que grâce à elles. De même, dans certaines régions, la religion déterminait également l'appartenance nationale"(6). Les Eglises tenaient en effet registre de leurs fidèles, tandis que l'appartenance sub-nationale ou ethnique n'était marquée, dans une société d'ordres comme celle de l'époque, que par les différences de langue. Cependant la langue ne signifiait rien à elle seule, car, "dans de nombreuses régions de l'ancienne Hongrie, même un simple paysan parlait ou comprenait deux à trois langues, et, par suite de la fréquence des mariages mixtes, ni la nationalité, ni la langue maternelle des enfants ne pouvaient être déterminées de façon incontestable"(9).

Estimation quantitative : la majorité catholique

Avant de décrire ces sous-populations religieuses, il est utile de donner un bref aperçu de leur importance relative au cours de la période 1787-1890, compte tenu des dernières statistiques officielles connues, celles de 1949, empruntées à l'étude de A. Klinger (Voir tableau 1). Une comparaison directe n'est possible qu'entre les données de 1787-1827-1870 et celles de 1880-1890. Trait révélateur, sous le régime "éclairé" de Joseph II, seule existait l'opposition chrétiens-juifs, alors qu'en

* Adaptation, par J. Hecht et C. Théré, du manuscrit présenté en 1981 au Colloque de l'Association Internationale des Démographes de Langue Française (A.I.D.E.L.F.) : Démographie et destin de sous- populations, Liège, 21-23 septembre 1981.

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