Couverture fascicule

Gérard Noiriel. Le creuset français. Histoire de l'immigration XIXe-XXe siècles, 1988

[compte-rendu]

Année 1989 1988 pp. 412-417
Fait partie d'un numéro thématique : Les transitions démographiques
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Gérard NOIRIEL. Le creuset français. Histoire de l'immigration XIXe-XXe siècles. Editions du Seuil, Paris, 1988, 438 p.

L'histoire et davantage encore les sciences sociales, nous dit Noiriel dans les premières pages de son livre, se sont rarement occupées, et avec des maigres résultats, de l'immigration en France. Pourtant ce phénomène est loin d'être spécifique au XXe siècle, comme les débats actuels voudraient nous le faire croire. Les vagues migratoires plus récentes ne font que parcourir des chemins déjà empruntés, dans le passé, par de millions d'autres immigrants arrivés des nations les plus diverses. Les débats et les polémiques actuelles ne font que redonner voix à des polémiques et à des peurs anciennes. Et l'absurde, souligne l'auteur, est que la France est le pays européen au taux d'immigration le plus important. Une primauté qui lui permet d'atteindre, au niveau mondial, le même rang que les Etats-Unis. Cependant, à rencontre de ces nations, l'épaisseur et la spécificité historique de ce phénomène semblent être effacées de la conscience nationale.

Plusieurs raisons expliquent l'"oubli" français. En premier lieu, la spécificité d'un débat historiographique qui a toujours dû, mais aussi voulu, mesurer le problème de "l'identité France" par rapport à des mythes fondateurs comme celui de la révolution française, en se concentrant sur le problème de la légitimité républicaine. Spécificité qui l'éloigné des débats américains pour lesquels, par contre, le mythe de référence obligée est celui du melting-pot, du creuset ethnique. En second lieu, il faut évoquer la précocité de la mise en oeuvre du cadre institutionnel français et l'esprit qui l'accompagne. Dès la Constituante, on commence en effet à tracer une nette séparation entre ce qui est national et ce qui est étranger. C'est ce qui a poussé la recherche, tout comme la société française, à s'intéresser presque exclusivement aux structures et aux spécificités juridiques de l'Etat-nation en oubliant les personnages qui sont venus en faire partie au fur et à mesure. Cest une tendance qui émerge très clairement tout au long du XIXe siècle, dominé par les études juridiques, mais qu'on trouve encore dans les travaux des fondateurs de la sociologie et de l'ethnologie française, de Durkheim à Halbwachs et Mauss, et qui

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