Loess, heads, nappes alluviales
et niveaux marins dans la Basse-Seine;
essais de corrélation entre les coupes
de Saint-Romain, de Tancarville,
de Cléon et de Saint-Pierre-les-Elbeuf
par J.P. LAUTRIDOU* P. MARTIN** et J.J. PUISSEGUR
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RESUME
ABSTRACT
I. - Saint-Romain
L'étude stratigraphique des loess normands apporte de nombreux éléments dans le domaine controversé de la datation des niveaux marins et fluviatiles. Si les recherches sur les limons éoliens sont longues et délicates on peut cependant affirmer que les travaux des dix dernières années, effectués dans le cadre de la Commission des loess (INQUA), ont permis de définir la séquence wurmienne et d'établir des corrélations dans toute l'Europe. Sans revenir sur les détails de la stratigraphie (voir les articles sur Goderville et sur Saint-Pierre-les-Elbeuf) il faut rappeler qu'en Normandie (Saint-Romain) comme dans toute l'Europe (non méridionale) le Wùrm-Weischel commence dans les coupes de loess par une phase de dégradation climatique (formations de solifluxion et ruissellement en zones humides, petits horizons humifères en régions sèches) et se poursuit par deux dépôts loessiques pléniglaciaires séparés par un faible réchauffement : Kesselt-Stillfried B, corrélé avec l'interstade de
* Centre de Géomorphologie du C.N.R.S. ** Serv. Géol. Nation. , B.R.G.M. - Orléans *** Institut des Sciences de la Terre, Dijon.
Denckamp. En dehors de courtes périodes un peu plus clémentes (Hengelo, Moershoofd) parfois décelables dans certaines coupes (à Roumare, voir Lautridou- Somme) il n'existe donc pas d'interstade suffisamment long et chaud pour ramener le niveau de la mer au-dessus du niveau actuel ; par conséquent il faut abandonner l'hypothèse de plages normanniennes intra- wurmiennes. La seule phase qui aurait pu laisser un doute concerne le Wiirm ancien où la dégradation du climat est interrompue par deux ou trois réchauffements nets, en particulier Broriip (et Odderade ? ). Il est probable que la durée trop courte de ces interstades n'a pas permis le développement de sols importants puisqu'en dehors de la matière organique (peu abondante) on ne trouve pas de processus nets d'argili- sation ; pour la même raison, la mer n'a pas remonté probablement jusqu'au niveau actuel.
L'étude des loess s'avère délicate en Haute Normandie, depuis le Havre jusqu'à Rouen, en raison de l'importance des différentes phases d'érosion qui tronquent les couches anciennes. En particulier le sol brun lessivé Riss-Wiirm est souvent totalement érodé ou du moins déformé par gélifluxion : de ce fait nous l'avions d'abord interprété comme un sol relativement important qui couronnait le Wùrm ancien-Wûrm I (Lautridou, 1965) ; toutefois, le dégagement de nou-
