Plan

Chargement...
Couverture fascicule

Historique et méthodes

[article]

Année 1974 11-3-4 pp. 112-115
Fait partie d'un numéro thématique : Quaternaire et préhistoire de la Somme et de la Basse Seine
doc-ctrl/global/pdfdoc-ctrl/global/pdf
doc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/resetdoc-ctrl/global/reset
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
Page 112

Historique et méthodes

I. - Bassin de la somme

(F. Bourdier)

En 1967 et en 1969 nous avons déjà consacré des historiques aux recherches sur le Quaternaire et la préhistoire dans le bassin de la Somme ; nous ne ferons que rappeler quelques points importants ou insuffisamment traités, tel le rôle de la chronologie courte, qui, il y a peu de temps encore, a influé sur certaines interprétations.

Au milieu du XXe siècle, quelques géologues locaux, comme Ravin et Buteux, aidèrent le littérateur Boucher de Perthes à prendre conscience de l'immense durée qui s'étendait entre l'époque des tourbes de fond de vallée, avec ses haches polies, et l'époque des alluvions anciennes avec ses mammifères disparus et ses haches brutalement taillées, jamais polies ; la très haute ancienneté à l'homme, postulée par Boucher de Perthes était contraire à certaines croyances traditionnelles et, à partir de 1849, notre littérateur va subir des oppositions, souvent discrètes mais efficaces, comme celle de son cousin Léonce Elie de Beaumont, Secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences de Paris. Heureusement qu'à cette époque, dans la haute terrasse de Saint-Acheul près d'Amiens, abondaient les haches taillées et, en 1859, les rapides fouilles de Prestwich et de Gaudry à Saint-Acheul purent démontrer que les haches étaient bien en place dans les graviers ; la préhistoire entrait alors dans le domaine de la science ; le terme Acheuléen fut créé en 1873 par Gabriel de Mortillet.

Dans les années qui suivirent, les géologues français négligèrent quelque peu le Quaternaire de la Somme sauf à Abbeville où des observations méticuleuses étaient faites par un amateur, d'Ault du Mesnil ; celui- ci fit appel à Gaudry qui constate, en 1894, la présence d'un Elephas meridionalis évolué dans la marne blanche du soubassement de la haute terrasse d' Abbeville où d'Ault du Mesnil recueillait des haches assez grossièrement taillées ; celles-ci serviront de type à l'Abbevillien de l'abbé Breuil. Mais les observations de d'Ault et de Gaudry n'eurent guère d'écho, car elles étaient contraires aux vigoureuses affirmations de Marcelin Boule et de ses disciples qui faisaient débuter la préhistoire avec le prétendu Chelléen de la basse terrasse de Chelles, près de Paris. Lorsque l'abbé Breuil

publie, en 1939, des coupes inédites de son cousin d'Ault, de vives critiques s'élèveront encore.

Un instituteur de Lille, Jules Ladrière (1843-1923), entre 1875 et 1900 avait entrepris l'étude stratigra- phique des limons qui recouvrent une grande partie du Nord-Ouest du bassin de Paris et de la Belgique. Il montra que ces limons étaient constitués de couches superposées ayant chacune des caractéristiques constantes sur de grandes étendues ; il leur donna des noms : terre à brique, ergeron, limon fendillé, etc. Ses observations, vérifiées au cours d'une excursion spéciale du Congrès géologique International de 1900, firent de Ladrière un des fondateurs de la paléo-pédologie.

Son œuvre va faciliter les travaux d'un autre instituteur, Victor Commont (1866-1918) qui fera faire des progrès décisifs à la stratigraphie du Quaternaire de la Somme et à la préhistoire en général. Naturaliste par vocation, Commont fut nommé directeur d'école à Amiens-Saint-Acheul vers 1902. Observateur méticuleux et réfléchi, il veut comprendre la genèse de tout ce qu'il voit ; il ne croit qu'à ses yeux et à sa réflexion ; peu lui importe la théorie, alors en vogue, de Depéret de Lyon, ou celle opposée de Boule et ses disciples qu'il surnomme les augures de Paris ; son œuvre fut novatrice : il devine les effets du gel et du dégel sur les roches ; il montre que chaque nappe alluviale se compose de la même séquence de sédiments grossiers puis fins et que chaque terrasse de gravier s'abaisse vers le fond de la vallée actuelle en se rapprochant de la mer ; surtout il s'efforce d'établir les niveaux précis d'où proviennent les faunes et les industries humaines en fonction de la stratigraphie détaillée qu'il a établie ; il distingue ainsi un Pré-Chelléen (notre Pré-Abbevillien) ; il découvre à Saint-Acheul une industrie toute nouvelle, celle qui sera dite de Y Atelier Commont (notre Commontien) et de Montières il figure un "Moustéhen chaud" antérieur au moustérien "froid" (wùrmien) classique. Il établit une stratigraphie fine du loess récent et des dépôts post-wiirmiens.

La réputation de Commont, discutée en France, devint vite internationale ; le géologue américain Frank Leverett lui rend visite en 1908 et lui révèle comment

doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw