Couverture fascicule

Françoise Beriac, Histoire des lépreux au Moyen Âge. Une société d'exclus, 1988 ;
Id., Des lépreux aux cagots, 1990

[compte-rendu]

Année 1992 1992 pp. 348-349
Fait partie d'un numéro thématique : La démographie de l'Union Soviétique
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Françoise BERIAC, Histoire des Lépreux au Moyen Âge. Une société d'exclus, Paris 1988, 278 p. Id., Des lépreux aux cagots. Recherches sur les sociétés marginales en Aquitaine médiévale, Fédér. hist. du Sud-Ouest, Coll. "Recherches et travaux d'histoire sur le Sud-Ouest de la France", t. V, Bordeaux, 1990, 330 p.

En peu d'années, Françoise Bériac vient de nous donner deux livres sur ces marginaux qu'ont été lépreux et cagots. Problème complexe qui participe à la fois d'une étude de société, de comportements divers allant de la répulsion à l'assistance charitable, et de mentalités d'hommes démunis devant un mal que l'on ne savait pas soigner et qui, donc, engendrait forcément un climat de peur. Certains problèmes, évidemment, se retrouvent dans l'un et l'autre livre, plus approfondis et plus érudits dans le deuxième, plus coordonnés dans le premier. Le premier se lit, le deuxième se consultera toujours avec profit, vu la masse d'informations qu'il contient. " Des lépreux aux cagots", est en effet la version allégée de la thèse d'Etat de Françoise Bériac, soutenue en 1983 sous le titre "Lèpre et société en Aquitaine, XIIP-XVP siècles".

L'histoire démographique sera plus particulièrement intéressée par la vitalité de la maladie, la création des léproseries, ce que représentaient numériquement ces malades, leurs comportements démographiques. Pour étudier l'évolution historique de la maladie, l'auteur est obligée de chercher des antécédents un peu plus haut que la fin du XIIe siècle. Au XVIe siècle, la maladie, si elle n'a pas complètement disparu, est du moins en très net recul et la "ségrégation" de ce qu'on appelle alors volontiers "les cagots" a changé de caractère et est devenue une affaire politique. La période de paroxysme du mal pourrait coïncider avec les créations de léproseries ou avec les massacres de 1321.

La création progressive de léproseries, à partir du milieu du XIIe siècle, marque une évolution à la fois dans l'histoire de la maladie et dans celle des comportements sociaux. Elle a été la solution trouvée au point de convergence des deux attitudes apparemment antinomiques : la protection des bien-portants contre la contagion qui aboutissait à isoler les malades, et les sentiments charitables

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